Benjamin Lavernhe, un film au long cours

À 32 ans, Benjamin Lavernhe fait partie des plus jeunes membres de la prestigieuse troupe de la Comédie-Française. Acteur reconnu par ses pairs, il multiplie les apparitions sur grand écran. Et rêve de partager l’affiche avec le gratin du septième art.

Marc-Antoine Lainé

Le7.info

Né à Poitiers... ou ailleurs ?

« Je suis né à Poitiers, au Fief de Grimoire. »

Racontez-nous votre enfance...

« J’ai grandi rue Saint-Hilaire, où mes parents habitent encore. J’aime beaucoup ce coin de la ville. J’ai suivi toute ma scolarité à Poitiers, au collège Saint-Stanislas (devenu depuis Isaac de l’Etoile, ndlr) puis au lycée Victor-Hugo. Je faisais du tennis, du football et du théâtre. Mon enfance a été très chouette. »

Petit, vous rêviez de...

« De devenir tennisman, mais seulement pendant Roland-Garros (rires). Très vite, j’ai été attiré par le théâtre et le cinéma. Je tenais à jour un grand classeur avec les photos et les filmographies des acteurs célèbres. »

Quelles études avez-vous faites ? Quels souvenirs en gardez-vous ?

« Après le lycée, je suis entré en hypokhâgne à Camille-Guérin, avant de faire une deuxième année de fac d’histoire. Je me suis ensuite décidé à prendre des cours de théâtre à Paris, au Cours Florent. En parallèle, je suivais des cours de journalisme à l’Institut français de presse. Après quoi j’ai intégré la classe libre du Cours Florent et me suis consacré pleinement au théâtre. J’ai fini par entrer au Conservatoire national supérieur d’arts dramatiques de Paris. Je garde un souvenir marquant de mes années poitevines, où je m’épanouissais au sein d’un groupe de potes. »

Votre carrière en quelques mots...

« J’ai suivi un parcours « classique ». Passer par la classe libre du Cours Florent et le Conservatoire avant d’intégrer la Comédie-Française, c’est la voie royale. J’ai eu la chance de ne pas galérer. Je me sens chanceux, bien que je travaille dur. Ce métier d’acteur peut être très difficile, très cruel. Je touche du bois. »

Un tournant dans cette carrière ?

« Lorsqu’on m’a dit, à l’école : « Tu devrais tenter la classe libre. » Le regard que les professeurs ont posé sur moi a été déterminant et m’a donné de l’ambition. Il y a ensuite eu « Radiostars », le film qui m’a ouvert les portes du cinéma. »

Poitiers vous a marqué pour...

« Mes premières expériences de vie. Je me suis construit dans cette ville. Elle occupe souvent mes rêves aujourd’hui. »

Quel regard portez-vous sur la ville ?

« J’y suis toujours très attaché. Mais je ne me verrais pas y vivre. Poitiers a beaucoup de charme mais s’est vidée. J’ai la sensation qu’elle grouillait avant, alors que le centre-ville ressemble aujourd’hui à un décor de western, sans personne. »

Quelle est, selon vous, la personnalité qui symbolise le plus la Vienne ?

« Le Guerliguet de la Vienne Dynamique au Futuroscope (rires) ! Non, plus sérieusement, pour moi, il n’y en a pas, à part dans la sphère politique. »

Et maintenant, quels sont vos projets pour l’avenir ?

« Je me souhaite avant tout de beaux rôles au théâtre, avec la Comédie-Française. De belles choses arrivent la saison prochaine. Au cinéma, je serai à l’affiche du film « Le Sens de la Fête », d’Olivier Nakache et Eric Toledano, qui sort le 4 octobre prochain. Je rêve de tourner avec des acteurs et des réalisateurs que j’admire et peut-être de m’investir davantage dans l’écriture. J’ai envie de créer autrement que par l’interprétation. »

 

Votre âge ? « 32 ans. »
Côté famille ? « Célibataire, sans enfant. Quatre frères et sœurs. »
Un défaut ? « Cérébral, compliqué. Je suis trop dans ma tête. »
Une qualité ? « Gentil, dans le bon sens du terme. »
Votre livre de chevet ? « J’en ai toujours cinq ou six ! En ce moment, c’est le texte de mon prochain rôle, un classique de Molière. »
Une devise ? « C’est impossible, dit la fierté. C’est risqué, dit l’expérience. C’est sans issue, dit la raison. Essayons, murmure le cœur. » (William Arthur Ward, ndlr)
Votre plus beau voyage ? « Mes vacances à l’île de Ré, pendant mon enfance. »
Un mentor ? « Je n’en ai pas. Mes professeurs m’ont beaucoup apporté tout au long de ma vie. »
Un péché mignon ? « Le chausson aux pommes, la brioche au Nutella trempée dans du lait froid, les pancakes au sirop d’érable et à la banane, un thé avec une boîte de Pyms... Beaucoup de sucré. »

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