Avis de tempête sur la patinoire

L’été n’a pas dissipé les tensions entre le Stade poitevin club de glace et le clan Joubert. La bataille fait toujours rage autour des créneaux dont disposeront le SPCG et le Brian Joubert Poitiers glace. Le maire de Poitiers a prévu de « s’exprimer dans les prochains jours ».

Arnault Varanne

Le7.info

A l’en croire, « tout est réglé » et la mairie a « écouté les désirs de Brian ». Selon Raymonde Dutain, le nouveau Brian Joubert Poitiers glace (BJPC) disposera de dix-huit heures de créneau sur six jours, à partir de la rentrée, pour sa soixantaine de jeunes pousses déjà inscrites. L’ex-champion du monde, toujours en attente de l’obtention de son DEJEPS(*), a débauché Cornelia Paquier-Picu, qui entraînait jusque-là au Luxembourg. Bref, le BJPC semble en ordre de marche à quelques jours de la rentrée. D’autant qu’il a demandé et obtenu la patinoire tout le mois d’août pour accueillir des stagiaires. En réalité, la cohabitation avec l’historique Stade poitevin club de glace (SPCG) est loin d’être actée dans les semaines à venir. « C’est la première fois depuis huit ans que j’inscris des enfants sans savoir quand ils pourront patiner. Je devais avoir les créneaux en mai, puis en juillet… », déplore Fabrice Blin, président de l’association.

Parents et dirigeants indésirables

Le 24 juillet dernier, il a été demandé aux deux entités de « fournir de nouvelles propositions » de créneaux pour « finaliser la planification de la patinoire » et envisager « une sortie de la crise par le haut ». L’injonction de la Ville a fait long feu, le SPCG demandant expressément à disposer des mêmes horaires que la saison passée. « Compte tenu des demandes des uns et des autres, il est impératif que des créneaux soient mutualisés entre les deux clubs de patinage artistique », précise le courriel envoyé par la Ville aux clubs. Paradoxal quand on sait que la collectivité a également exigé que parents et dirigeants quittent la patinoire pendant les séances d’entraînement. « Si cette disposition, qui a pour objet d’éviter les tensions entre les uns et les autres, devait ne pas être efficace, il sera alors envisager que les accompagnateurs habillent les enfants en amont de l’arrivée à la patinoire, toujours dans le but d’éviter les tensions inutiles. »

« Un dysfonctionnement » selon Claeys

Dans l’histoire, Aurélien Tricot se trouve en première ligne. L’adjoint aux Sports et vice-président de l’Agglo regrette cette « situation infernale », mais assure que « les créneaux ont bien été attribués en juillet ». « De mémoire, ce sera du 60-40 pour le Stade poitevin », abonde l’élu. Qui « vérifiera lui-même le nombre de licences compétition en octobre » pour ajuster les plannings au niveau de pratique. Interrogé la semaine dernière sur cette situation ubuesque, le maire de Poitiers s’est contenté de dire qu’il « s’exprimerait dans les jours à venir » sur ce « dysfonctionnement ». En creux, il faut comprendre que c’est le président de Grand Poitiers qui tranchera le conflit larvé. Pas de quoi arranger les relations déjà glaciales avec son adjoint aux Sports.

(*) Diplôme d'Etat Jeunesse, éducation populaire et sport.


Odile Chauvet : « C’est intenable »
Comme à chaque crise, Odile Chauvet tente de jouer les intermédiaires pour ramener le calme dans la « maison Stade poitevin ». Mais là, la présidente du SP omnisports pousse un coup de gueule : « J’ai demandé au maire de trancher le plus vite possible. La situation est intenable. Et j’ajoute qu’il n’est pas normal qu’un équipement public ait été privatisé au mois d’août, comme ce fut le cas. Les dirigeants du SPCG n’avaient même pas accès à la patinoire, alors qu’ils y ont leur bureau ! »

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