Escape games, l'échappée belle

Avec plus de 300 enseignes dans 176 villes, l’escape game est devenu l’une des activités de loisir préférées des Français. À Poitiers, pas moins de quatre structures se partagent désormais le marché. En privilégiant la complémentarité à la concurrence.

Marc-Antoine Lainé

Le7.info

Les chiffres ont de quoi faire rêver les entrepreneurs en quête de marchés juteux. Plus de 300 enseignes, dans 176 villes, 806 salles pour 587 scénarios différents et, surtout, une nouvelle ouverture tous les trois jours. Depuis l’avènement du premier escape game français, en décembre 2013, l’Hexagone assiste à un véritable boom du secteur des jeux d’évasion grandeur nature. Il y a un an, le « 7 » consacrait un article à la première enseigne poitevine du genre, Escape Game Poitiers, installée à Migné-Auxances. Depuis, trois nouvelles structures ont ouvert leurs portes en centre-ville de Poitiers et entendent se partager le gâteau.

Implantée dans l’hyper-centre, rue de l’Eperon, « Huis Clos » ouvrira ses portes le 23 septembre. La société a été créée par deux jeunes Poitevins aux profils atypiques. Benjamin Degenne, psychologue, et Alexandre Pot, diplômé d’école de commerce, ont « découvert le concept à la télévision ». « Très peu de divertissements sont proposés en centre-ville, alors nous avons sauté le pas en déployant de gros moyens », expliquent les deux trentenaires. Dans le même temps, Escape Yourself, plus gros franchiseur du marché, a lui aussi flairé le bon coup. « Nos dirigeants visaient Poitiers depuis pas mal de temps, précise Alexia Charron, co-gérante de la salle du boulevard du Grand-Cerf. L’escape game a toute sa place dans cette ville très étudiante. Maintenant, nous ne nous attendions pas à ce qu’autant de salles ouvrent simultanément. Nous ne sommes pas inquiets, la complémentarité primera sur la concurrence. »

Des retombées économiques en centre-ville

C’est d’ailleurs là toute la force de l’escape game. À la différence d’autres loisirs indoor, comme le laser game, le jeu d’évasion grandeur nature se pratique différemment d’un lieu à l’autre. « Chaque enseigne propose des scénarios différents, en nombre limité, souligne Alain Walther, « game master » de Dark Room, avenue de Paris. Une fois que les joueurs ont testé tous les scénarios d’une enseigne, ils peuvent aller découvrir ceux des autres salles poitevines. » Les différents protagonistes assurent d’ailleurs vouloir travailler main dans la main pour se « renvoyer les clients ».

Reste qu’à 20€ en moyenne la partie d’une heure (par joueur), l’escape game demeure un loisir onéreux, que l’on ne pratique pas de manière régulière. Pas de quoi inquiéter pour autant David et Laure d’Arexy, gérants d’Odyssée Prod(*), qui estiment que « la mise en place de partenariats et le renouvellement régulier permettront de faire revenir les joueurs en centre-ville ». Les pionniers de l’escape game à Poitiers insistent sur les retombées économiques. « Un joueur consomme avant ou après sa partie dans les bars, les restaurants, les magasins... » Et si le salut du commerce en centre-ville venait des escape games... ou du divertissement de manière plus générale ?

(*) Odyssée Prod a été le premier à proposer des jeux d’évasion grandeur nature à Poitiers, sous une forme hybride de l’escape game, puisqu’ils se jouent en intérieur et en extérieur.

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