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Le nouvel entraîneur du Poitiers Basket 86 Jérôme Navier (43 ans) découvrira ses joueurs ce vendredi après-midi. Sa mission : maintenir le club en Pro B après un début de saison catastrophique. L’ancien coach de Saint-Quentin explique pourquoi il s’est engagé ici.
Qu’est-ce qui vous a convaincu de vous engager à Poitiers ?
« Je suis un compétiteur et j’aime forcément relever des challenges. J’ai déjà connu une situation identique avec Cholet, en 2015-2016. Nous étions à 2 victoires pour 10 défaites quand j’ai pris la tête de l’équipe. C’était un tremblement de terre là-bas. Finalement, nous nous sommes maintenus. Reprendre une équipe moribonde et l’aider à se relever avec un staff, des dirigeants et bien évidemment les joueurs, c’est excitant. Ce sera difficile car il faudra gagner presque un match sur deux, mais tout est jouable. Nous devons nous retrousser les manches. »
Après avoir permis à Saint-Quentin de remonter en Pro B, en juin dernier vous aviez indiqué vouloir devenir manager général. Que s’est-il passé après ?
« Le deal avec les dirigeants du SQBB, c’était que si je permettais à l’équipe de remonter, je deviendrais manager général du club. Mais une dizaine de jours après la victoire en play-offs, les dirigeants m’ont indiqué que le poste ne serait pas créé pour des raisons financières. Et comme mon cœur de métier, c’est d’entraîner... Je reconnais qu’être coach, ça use. Surtout que certaines saisons, vous avez l’impression d’en vivre deux ou trois. »
Vous vous êtes engagé dix-huit mois avec une option pour une saison supplémentaire. Cette perspective de moyen terme a-t-elle pesé dans la balance ?
«Ça a compté, c’est une évidence. On veut tous décrocher le maintien. Maintenant, s’il devait y avoir une descente, ce ne serait pas la fin de l’histoire du PB86. Ce club a un avenir. »
Quel diagnostic faites-vous des maux qui affectent le PB ?
« Pour l’instant (il est arrivé hier matin, ndlr), je prends le temps de rencontrer les personnes, mon staff évidemment, Antoine et Andy, mais aussi Adrien Tallec. Plus on échange, plus on se concentre, plus les décisions que nous prenons sont judicieuses. Il ne faut pas se précipiter. »
« Ne faisons pas des choix hâtifs juste pour répondre à l'urgence »
Vous allez rencontrer vos joueurs ce vendredi en fin d’après-midi pour la séance de reprise. Quel discours leur tiendrez-vous ? Des renforts sont-ils en route et, si oui, sur quels postes ?
« Je veux d’abord faire un état des lieux avec eux, leur amener cette notion de collectif. Je veux que nous soyons un maximum dans le collectif, que le niveau de confiance individuel remonte pour que le collectif en bénéficie. Dans la situation actuelle, les forces sont un peu diluées, les joueurs ont du mal à prendre leurs responsabilités, à partager le ballon. Je vais essayer de faire en sorte que chacun retrouve son meilleur basket. Sur la question des renforts, il faut me laisser un peu de temps. Je suis bien conscient que nous sommes dans l’urgence mais ne faisons pas des choix hâtifs juste pour répondre à cette urgence. Il faut que le ou les joueurs supplémentaires amènent un vrai plus. Comme Dashaun Woods qui nous avait rejoints à Cholet. Et puis, la date butoir pour la qualification, c’est mardi prochain à 20 h... »
Souhaitez-vous conserver Bryan Pamba au sein de l’effectif ?
« J’utilise un joker pour cette question ! »
Vous êtes natif de Cholet, avez beaucoup bourlingué en Pro A, Pro B et Nationale 1. Qu’est-ce qu’évoque le Poitiers Basket 86 pour vous (*) ?
« Avec les jeunes de Cholet, j’ai souvent affronté Poitiers ici, je connais donc très bien Ruddy (Nelhomme) et Antoine (Brault) depuis quinze-vingt ans. Ce club me parle, j’ai suivi sa progression au fil des années. Je n’arrive pas en territoire inconnu. Surtout avec Antoine qui est mon assistant. L’avoir à mes côtés va nous faire gagner beaucoup de temps. »
Quel sentiment vous procure le fait de succéder à Ruddy Nelhomme, évincé le 10 décembre ?
« Ce métier de coach n’est pas simple, on est sur un siège éjectable. L’aventure peut se terminer assez vite ou durer comme pour Ruddy. Succéder à un ami met une petite pression supplémentaire. Il a su impliquer des gens autour de lui et créer des ressources sur lesquelles je vais m’appuyer. »
(*) En 2009, Jérôme Navier avait perdu son poste d’assistant-coach de Limoges après la défaite en finale des play-offs face au... PB86. Le CSP était monté en Pro A l’année d’après.
Son parcours
1999-2001. Cholet
2001-2003. Nantes (centre de formation)
2003-2004. Le Havre (assistant en Pro A)
2004-2008. Strasbourg (assistant en Pro A)
2008. Roche-la-Molière (Nationale 1)
2008-2009. Limoges (assistant en Pro B)
2009-2010. Longwy (Nationale 1)
2010-2012. Cholet (assistant en Pro A)
2013-2014. Nantes (cadets France)
2014-2016. Cholet (assistant, puis coach principal en Pro A)
2016-2019. Saint-Quentin (Pro B et Nationale 1)
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