Dans une très longue tribune adressée aux médias, en début de soirée, Yves Debien, Maryline Simoné et Georges Stupar appellent le nouvel exécutif socialiste à "stopper la campagne de démolition" et à "retrouver le sens de l'intérêt général". Les trois anciens vice-présidents de Poitou-Charentes entendent également "rétablir la vérité". La leur.

Arnault Varanne

Le7.info

Point par point, ces soutiens de Ségolène Royal de la première heure démontent les arguments avancés dans les médias ces dernières semaines. Les dérives financières, notamment les 132M€ de factures impayées ? "Ce chiffre est dénué de sens et recouvre des accusations différentes. (...) Il ne faudrait pas que des mises en cause servent de prétexte à supprimer des politiques régionales ou à augmenter les impôts", avancent les anciens élus régionaux.

Les engagements non payés ? "Ils peuvent parfois mettre plusieurs années à être payé, non pas du fait de la Région, mais de celui du bénéficiaire qui doit produire les justificatifs nécessaires au paiement, afin de bien contrôler la dépense. Ajouter toutes les créances de la Région et les qualifier de dépenses « impayées » revient à cumuler des charges qui ne sont pas de même nature, dans une vision simplificatrice."

Les emprunts (toxiques) de Poitou-Charentes ? "Les emprunts ont été souscrits dans le cadre autorisé pour les collectivités ; une charte de conseil a été établie par l’administration (charte « Gissler ») sans interdire le recours à ces instruments. Aucun emprunt n’a été souscrit en devises étrangères. Le taux moyen d’intérêt de ces emprunts a permis un financement à coût faible de la dette pour la région (2,47% payé en 2015)."

Par ailleurs, sur le crédit-bail destiné à financer l'achat de nouvelles rames de TER, Yves Debien, Maryline Simoné et Georges Stupar parlent d"un outil de gestion" et non une d'une dette supplémentaire. "Le vice-président chargé des Finances était alors Jean-François Fountaine, dont les compétences et les qualités de gestionnaire et de chef d’entreprise sont reconnues et ne peuvent être mises en cause..." Attendu à Poitiers ce jeudi, Alain Rousset ne manquera évidemment pas de répondre point par point à cette tribune, synonyme d'énième feuilleton de la guerre ouverte entre les meilleurs ennemis socialistes. Précision ultime : à aucun moment, MM. Debien, Stupar et Mme Simoné ne citent Ségolène Royal dans leur longue lettre. L'ombre de l'ancienne patronne de Poitou-Charentes plane pourtant de plus en plus dans cette affaire. 

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