L'Interruption volontaire de grossesse est intégralement remboursée depuis ce vendredi 1er avril. Mais l'information impartiale sur le sujet est parfois difficile à obtenir. A Poitiers, les acteurs de la santé et des droits des femmes mettent en garde contre la désinformation.

Florie Doublet

Le7.info

 C’était une promesse électorale de François Hollande, que la ministre de la Santé, Marisol Touraine a tenu. Depuis ce vendredi 1er avril, tous les actes liés à l’interruption volontaire de grossesse (consultations, examens et échographies) est remboursé à 100%. Cette mesure fait suite à celle du remboursement de l’IVG en elle-même, en application depuis le 31 mars 2013. 



Qui plus est, pour contrer les sources d'informations non officielles, le gouverne poursuit la campagne « IVG, mon corps, mon choix, mon droit ». « L’IVG est un droit, rappelle Françoise Petit, coordinatrice du planning familial de Poitiers. Les femmes doivent décider par elles-mêmes ce qu’elles veulent faire de leur corps. » La militante se bat contre certaine « idées reçues », parmi lesquelles les « inévitables » séquelles psychologiques et/ou physiques liées à un avortement. « C’est faux ! Si l’IVG est voulue et non pas contrainte, il n’y a aucune raison que la femme subisse un traumatisme. Pratiquée dans de bonnes conditions, elle n’a pas de conséquences sanitaires. »
Le Dr Richard Sarfati abonde dans ce sens. « Bien sûr, cela reste un acte médical pouvant entraîner des complications, mais je vous dirais la même chose pour une opération de l’appendicite. »

« Ce n’est pas un bébé »

Le gynécologue, responsable du centre de planification du CHU de Poitiers, a effectué cinq cent vingtcinq IVG en 2015. Un chiffre stable au regard de la dernière décennie. « Une contraception mal adaptée est responsable d’une grossesse non désirée dans 86% des cas, assure-t-il. Par exemple, l’an dernier, quatre-vingt-dix-huit patientes avaient oublié leur pilule. » Avant toute chose, le gynécologue s’assure que l’IVG n’est pas imposée par un tiers. « Notre rôle est de dépister les femmes qui souhaitent poursuivre leur grossesse, justement pour qu’elles n’aient pas de regret. » En France, l’avortement est autorisé jusqu’à quatorze semaines d’aménorrhée (absence de règles, ndlr). Dans le cas d’une IVG médicamenteuse, la patiente prend un premier cachet interrompant la grossesse. Le second, pris deux jours plus tard, permet d’expulser l’œuf. « Les douleurs sont comparables à celles des règles, détaille le Dr Sarfati. Entre cinq et sept semaines, cela peut être pratiqué à la maison, mais il faut que la patiente soit accompagnée. » Dans le cas d’une IVG chirurgicale, l’hospitalisation est obligatoire. « Dans les deux cas, la patiente ne « voit » rien, rassure le praticien. Il s’agit d’un embryon -voire d’un fœtus de quelques millimètres. Les mots sont importants, on parle de bébé uniquement lorsqu’il est né. »

 

 

Gare à la désinformation
?Géré par l’association « SOS détresse », le site ivg.net est dans le viseur du gouvernement, car il apparaît en premier dans les résultats de recherche sur « Google ». « Son but est de déstabiliser et de culpabiliser les femmes, en présentant l’IVG comme un acte grave et lourd de conséquences. Il s’agit de désinformation », assure Françoise Petit. Si vous ne souhaitez pas poursuivre une grossesse, référez-vous au site officiel : www.ivg.social-sante.gouv.fr ou appelez le numéro vert dédié : 0 800 08 11 11.

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