Boucher, son sacerdoce

Killian Auger, 16 ans, fait partie des vingt-trois finalistes du concours de Meilleur apprenti de France. Ce jeune boucher passionné par son métier ravit son patron, installé à Ligugé.

Romain Mudrak

Le7.info

Ce grand gaillard au visage poupon n’a que 16 ans, mais il figure déjà parmi les meilleurs apprentis bouchers de France. Ce week-end, Killian Auger a participé à la finale nationale du célèbre concours à Paris. Si le résultat n’était pas encore connu à l’heure où nous bouclions ce journal(*), sa présence au sein d’une liste restreinte de vingt-trois candidats (sur 5 000 au départ) constituait déjà une victoire. Au menu, une épreuve de quatre heures durant laquelle il a dû désosser, éplucher, parer et ficeler trois pièces de bœuf, de veau et d’agneau. Avec une heure de bonus pour soigner sa présentation au jury. « Je n’ai pas de pression, c’est ce que je fais tous les jours en entreprise », souligne le jeune homme, serein. Killian a pris de l’assurance depuis son entrée au CFA de la Chambre des métiers et de l’artisanat il y a à peine deux ans. Le garçon des Roches-Prémaries a bifurqué sur le chemin de l’apprentissage après sa 3e au collège Ronsard. « J’ai d’abord fait un stage de découverte d’une semaine à la boucherie d’Aiffres. Ça m’a plu. Ensuite j’ai demandé moi-même à faire un autre stage pour confirmer mon choix. » Son père cuisinier et son oncle boucher lui conseillent d’aller voir Romuald Gourbault, à Ligugé. Très vite, ce dernier le prend comme apprenti. « Il apprend vite et il est très motivé, note ce dernier. L’idée n’est pas d’en faire une bête de concours mais simplement un bon boucher. »

La boucherie recrute

Embaucher à 7h du matin ne le dérange pas. D’autant qu’il est libre deux après-midis par semaine et le dimanche. « J’aime préparer les viandes et le contact avec la clientèle. » De ce côté-là, les semaines de confinement ont été intenses. Son CAP en poche, il a prévu d’enchaîner sur une mention complémentaire de charcutier avant d’accumuler un peu d’expérience chez différents patrons. « Il pourra bosser où il veut. Les boucheries recrutent en ce moment », affirme Romuald Gourbault, également président du Syndicat des bouchers de la Vienne. Mais figurer parmi les « MAF » ne lui assurera pas une place en or pour autant. « S’il se laisse aller, il ne restera pas longtemps », conclut le chef. Avant d’ajouter : « Chez les bouchers, on tranche dans le vif ! »

(*) Killian Auger a terminé 11e ex-aequo du concours de Meilleur apprenti boucher de France. Cette place d'honneur l'a "un peu déçu", selon Romuald Gourbault, même si, encore une fois, "la plus grande victoire était d'être là-bas".

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