BMH au chevet de Notre-Dame de Paris

Un jeune bureau d’études poitevin a décroché un marché prestigieux sur le chantier de reconstruction de Notre-Dame de Paris. BMH analyse l’altération des pierres de la cathédrale en proie au feu lors du dramatique incendie de 2019.

Romain Mudrak

Le7.info

15 avril 2019. Un gigantesque incendie ravage la charpente séculaire de Notre-Dame de Paris. Les images font le tour du monde. L’un des symboles de la Ville lumière est défiguré. Une mobilisation sans précédent s’organise. Plus de 1Md€ est collecté en quelques heures. A peine les flammes éteintes, le Président de la République l’annonce : l’édifice devra être restauré en cinq ans. Le défi est lancé. « On doit aller vite, tout se fait dans l’urgence et mon collègue sur place ne prend pas beaucoup de vacances », confie le Poitevin Benoit Merckx. Son laboratoire d’ingénierie, spécialisé dans l’étude des matériaux utilisés dans le bâtiment, a été retenu pour participer à la phase 1 du prestigieux chantier de reconstruction. L’objectif ? Caractériser les altérations des pierres causées par le feu, mais aussi l’eau des pompiers, afin d’identifier celles qu’on pourra garder, consolider ou remplacer. « Sous l’effet de la chaleur, cette pierre calcaire se dilate et peut casser ou alors se décomposer. Nous vérifions ses propriétés mécaniques, sa résistance, sa perméabilité à l’eau », précise le jeune dirigeant qui a créé son entreprise en 2017.

Besoin d’expertises

Grâce à ce contrat hors norme, il a pu recruter un autre diplômé, comme lui, de l’Ecole nationale supérieure d’ingénieurs de Poitiers, Thomas Dabat. C’est lui qui est en permanence sur place, tandis que Benoit Merckx s’occupe des autres dossiers de BMH. Les « carottages » effectués à plusieurs endroits de l’édifice sont ensuite transférés au Laboratoire de recherche des monuments historiques, déclinaison du ministère de la Culture, où ils sont analysés. Le LRMH, c’est déjà là que Benoit Merckx avait effectué sa thèse entre 2010 et 2013 grâce à une convention de partenariat avec l’Ensi Poitiers. Quand l’équipe du laboratoire parisien a eu besoin de renforts et d’expertise supplémentaires, elle s’est naturellement tournée vers la jeune pousse poitevine. Débutés depuis six mois, ces travaux s’étaleront jusqu’en juin. Les conclusions serviront à coup sûr la recherche dans la préservation du patrimoine. « C’est un véritable cas d’école, du jamais-vu. » Ensuite, tout l’enjeu sera de trouver des carrières aux caractéristiques semblables à celles d’où sont sorties les pierres de la cathédrale de Paris, il y a 800 ans.

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