Des Régionales à huit

Le président de Région sortant Alain Rousset est contesté sur sa gauche et sur sa droite par sept autres candidats qui ne rêvent que d’une chose : le détrôner après vingt-trois ans de règne. Les forces en présence avant les échéances des 20 et 27 juin.

Arnault Varanne

Le7.info

Geneviève Darrieussecq, LREM-Modem-Agir-UDI
Propulsée tête de liste de la majorité présidentielle en Nouvelle-Aquitaine, Geneviève Darrieussecq a donné le ton de sa campagne d’emblée. Dès son entrée en lice, la ministre des Anciens Combattants a indiqué vouloir « un changement de cap dans les politiques et la gouvernance. Les hommes et les femmes politiques qui restent trop longtemps en place, c’est un problème. Il y a une usure du pouvoir et un enfermement. » Dans son viseur, Alain Rousset évidemment, qualifié de grand centralisateur. S’agissant des idées, l’ancienne maire de Mont-de-Marsan veut une région « moins déséquilibrée où l’on vive mieux ». 

Tête de liste dans la Vienne : Françoise Ballet-Blu. 

Edwige Diaz, Rassemblement national
Jacques Colombier ayant choisi de se mettre en retrait (il est tête de liste en Dordogne), le Rassemblement national a choisi la Bordelaise Edwige Diaz pour mener la campagne des Régionales. A 33 ans, la conseillère régionale sortante fait du localisme, de la défense des agriculteurs et du désenclavement des territoires ses thèmes favoris de campagne. 

Tête de liste dans la Vienne : non dévoilée

Nicolas Florian, LR droite et centre
Aménagement du territoire, identité régionale et Région de demain. Nicolas Florian fixe trois lignes pour sa campagne comme chef de file des Républicains en Nouvelle-Aquitaine. L’ancien maire de Bordeaux réclame un acte III de la décentralisation et n’hésite pas, au passage, à tacler le président sortant qui serait « sous la tutelle des Verts » et trop Jacobin à son goût. « Au sens où tout est décidé à l’hôtel de Région », assure-t-il. Les deux hommes se connaissent bien puisque Nicolas Florian siège dans l’hémicycle régional -et donc l’opposition- depuis 2010.

Tête de liste dans la Vienne : Ronan Nedelec

Clémence Guetté, LFI-NPA
C’est l’étoile montante de La France Insoumise. Alliée au Nouveau parti anticapitaliste, la Deux-Sévrienne Clémence Guetté prône « une reprise en main démocratique de la politique régionale », axant son programme sur l’emploi, la santé et les déplacements avec une forme de radicalité assumée. « Nous voulons une politique de rupture, pas d’accompagnement », explique-t-elle. Elle sera tête de liste aussi dans la Vienne.

Guillaume Perchet, 
Lutte ouvrière
Comme en 2015, Lutte ouvrière sera représenté par Guillaume Perchet, électronicien. « En tant que communistes révolutionnaires, ces élections seront pour nous l’occasion d’exprimer nos idées, de faire entendre le camp des travailleurs », indique LO qui compte sur les Régionales pour « se regrouper et de se compter, en exprimant une opposition à la brochette sans cesse renouvelée de partis qui défendent l’ordre social en place ».

Tête de liste dans la Vienne : Patrice Villeret

Eddie Puyjalon, Mouvement de la ruralité
Président du Mouvement de la ruralité, conseiller régional sortant, Eddie Puyjalon fait alliance avec le mouvement Résistons de Jean Lassalle pour ces Régionales. Leur programme ? La tradition et la modernité. A nos confrères de France Bleu, la tête de liste Vienne, l’ex-LR Marie-Dolorès Prost a dit tout le mal qu’elle pensait de 
« l’écologie punitive des Verts » et dénoncé « le dogmatisme » 
d’Alain Rousset...

Tête de liste dans la Vienne : Marie-Dolorès Prost

Alain Rousset, Parti socialiste-Parti communiste
A « 70 ans balais », il aurait pu consacrer son temps libre à « ses petits-enfants » ou à la « pêche à la truite ». A défaut, Alain Rousset est candidat à un nouveau mandat à la tête de Nouvelle-Aquitaine, son cinquième, qui l’amènerait à 2027. A ses contempteurs qui lui opposent son âge et ses frictions avec ses alliés écologistes, Rousset répond du tac-au-tac : « On a encore plein de projets dans la seringue, 1 000 !  Qui a eu l’idée de basculer toutes les politiques de la Région par rapport au réchauffement climatique ? Le travail avec les 450 scientifiques et l’objectif 2030, c’est votre serviteur qui l’a proposé, décidé et personne d’autre ! » En plus du Parti socialiste, il a le soutien du Parti communiste... sauf dans la Vienne et les Deux-Sèvres. 

Têtes de liste dans la Vienne : Karine Desroses et Benoît Tirant

Nicolas Thierry, EELV
Vice-président de la Région à l’Environnement et à la Biodiversité, Nicolas Thierry a démarré sa campagne très tôt, dès le 16 octobre à Poitiers, aux côtés de son ancienne collègue Léonore Moncond’huy et de Noël Mamère, ex-maire de Bègles. Officiellement, il ne se présente « ni pour ni contre Alain Rousset ». Dans les faits, il estime que les écologistes sont les seuls à pouvoir présenter des « solutions inédites permettant de faire face au bouleversement du climat, à la crise sociale et économique et à la montée des populismes ». Reste à savoir avec qui ils feront alliance s’ils arrivent en tête à l’issue du premier tour.

Tête de liste dans la Vienne : Christine Graval

À lire aussi ...