Handicap - Le sport vecteur d’inclusion

Le comité départemental de sport adapté lance une action pour inciter tous les clubs à intégrer des sportifs handicapés, à l’image des Dauphins de Châtellerault qui ouvrent leurs lignes d’eau à tous les publics.

Romain Mudrak

Le7.info

Tous les mercredis après-midi, le coach des Dauphins de Châtellerault enchaîne les entraînements dans le grand bassin de la piscine municipale. Le premier créneau est dédié à un groupe d’une dizaine de filles et garçons de 8 à 14 ans, scolarisés au sein de l’Institut médico-éducatif (IME) voisin. Emilie, Elsa et les autres sont à l’aise dans l’eau. De quoi faire oublier leur handicap mental. Louna rêve même de « faire de la compétition ». « C’est bon pour le moral de faire du sport, souligne Nadège Demazure, salariée de l’Association sportive adaptée châtelleraudaise (Asac) qui accompagne le groupe. On évite aussi les prises de poids dues aux médicaments et certains parviennent mieux à se concentrer sur les apprentissages comme la lecture. »

Sans ce partenariat original avec les Dauphins, ce serait impossible pour ces ados de pratiquer la natation comme ils le font. « Le club est affilié aux Fédérations de sport adapté et handisport en plus de la FFN, insiste l’entraîneur diplômé d’Etat, Romain Simon. Notre volonté est clairement d’ouvrir la natation aux personnes handicapées et de leur permettre d’accéder au haut niveau. » Aurélien Roy en est d’ailleurs un bon exemple. En 2017, le jeune homme de 19 ans a rejoint le pôle France de natation adaptée, à Vichy. Et quand il n’est pas là-bas, ce grand gaillard nage ici avec ses camarades « valides ». De leur côté, Lenaïck, 15 ans, et sa sœur Maewenn, 11 ans, participeront le week-end prochain aux championnats de France handisport en Haute-Vienne. Eux s’entraînent aussi sans distinction avec les autres membres du club. Et parfois, il arrive qu’un jeune puisse intégrer les compétitions de la fédération classique, comme Kurt qui a réussi les tests de quotient intellectuel. « Ça m’a marqué, confie-t-il. Maintenant je dois changer mes objectifs mais c’est bien. »

En natation comme dans d’autres disciplines, trop peu de clubs encore sont ouverts aux personnes à mobilité réduite ou atteintes d’un handicap mental. Pour développer cela, le comité départemental de sport adapté a créé un poste de chargée de mission et vient de lancer une large action de sensibilisation auprès des associations sportives. Clubs et sportifs amateurs intéressés par la démarche peuvent contacter Céline Bouchet au 07 55 66 40 74.

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