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Les impôts locaux augmenteront de 1,3% à Poitiers (+ 2,5 % avec la part de l’Etat) dans un contexte budgétaire marqué par <I>«un sensible désengagement de l’Etat»</I>, selon Francis Chalard, adjoint aux finances.
Le budget 2010 de la Ville de Poitiers a été voté lundi soir. L’occasion pour Alain Claeys de réaffirmer ses priorités budgétaires dans un contexte économique difficile. «Nous avions dit que la hausse des impôts locaux serait comprise entre 1,2 et 1,5%. Finalement, on fait 1,3% dans un contexte ou l’Etat se désengage fortement. Si nous avions voulu la compenser totalement, nous aurions dû faire + 1,7%.» Concrètement, les contribuables poitevins devront s’acquitter de 5 à 7 euros supplémentaires selon leur situation familiale au titre de la taxe d’habitation.
La répartition des dépenses de fonctionnement montre que sur 100 € dépensés, la ville en consacre 22 pour la culture, 20 pour l’enseignement et la formation, 17 pour le développement urbain, 14 pour le sport et la jeunesse et 10 pour le social. Mais, si on inclut le budget du CCAS, le social représente le premier poste budgétaire de la Ville de Poitiers avec 24%.
27 millions € d’investissement
Francis Chalard, adjoint aux finances, s’est réjoui de la maîtrise des dépenses «contenues à + 1,1% pour le fonctionnement, dont 1,7% pour le personnel et +1,1% pour les subventions (*). Ce qui permet de dégager une épargne brute en hausse de 8,6% à 8,7 millions €».
Globalement, les investissements, estimés à 27,6 millions €, n’augmenteront pas l’encours de la dette qui reste aux alentours de 100 millions €, soit 1 100 euros par habitant. Le programme d’investissement prévoit 9,8 millions € pour Cœur d’Agglo, 9,6 millions € pour le bâtiment et 5,4 millions € pour les espaces publiques.
UMP et Modem s’opposent
Alain Claeys n’est pas parvenu à convaincre ses opposants de voter le budget 2010 et les taux d’impositions qui l’accompagnent. Lundi soir, lors du conseil municipal, les groupes UMP et Modem-indépendants ont en effet voté contre son adoption.
Au nom de l‘UMP, Stéphane Braconnier a exprimé son sentiment. «Les dépenses de fonctionnement ne sont pas contenues puisqu’elles augmentent de près de 2%, et nous ne disposons d’aucune visibilité s’agissant des dépenses personnelles. Et du côté des investissements, on assiste plus à des replâtrages qu’à de véritables engagements financiers pour l’avenir des Poitevins.» Sur la fiscalité, le patron du groupe UMP se montre tout aussi sévère. «Ces 1,3% s’ajoutent aux 0,9% de la Cap, aux augmentation des taxes des ordures ménagères et de l’eau. Cela commence à faire beaucoup, surtout dans un contexte de crise.»
Du côté du groupe Modem-Indépendants, Philippe Mahou a dressé le même constat ou presque. «On arrive à une hausse de la pression fiscale de 3,4%. Soit, trois fois plus que l’inflation. En fait, pour conserver son pouvoir d’achat, Poitiers diminue celui des Poitevins.»
(*) Alain Claeys a annoncé qu’il allait généraliser les conventions entre la Ville et les associations sportives «afin d’évaluer l’utilisation de l’argent public». Une façon d’éviter les dérives du Stade poitevin rugby ou de Poitiers Jeunes.
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