Hier
Huit points et sept places ont séparé, au baisser de rideau de la saison régulière, Poitevins et Choletais. Mais entre les deux clubs, les points communs ne manquent pas.
Si on avait prédit à l’un le trône de leader à l’emballage du printemps, sans doute se serait-il étranglé d’incertitude. Si on avait annoncé à l’autre une invitation à la table des seigneurs, sans doute se serait-il étouffé de rire. Et pourtant, au terme de trente matches de très haute intensité, Choletais et Poitevins ont atteint le Graal qu’on peinait à leur suggérer. Derrière les paillettes des chiffres, se dessinent aujourd’hui cette certitude que Cholet Basket et le Poitiers Basket 86 sont plus proches, dans l’esprit et l’attitude, que n’importent quelles autres formations de Pro A. Les 130 kilomètres séparant La Meilleraie de Saint-Eloi ravivent d’un coup les couleurs des vieux derbies en sommeil. Quant au façonnage à la française du « petit » promu, vanté à longueur de semaine par les acteurs de la division, il se reflète plus que jamais dans le miroir de la formation prônée dans les Mauges. Pour la deuxième saison consécutive, le CB a ainsi propulsé ses espoirs, forces vives de sa pépinière, vers le titre hexagonal. A l’heure où la mondialisation galopante du basket professionnel agite les coulisses des instances, l’éloge de la formation et du terroir, valable pour les deux voisins, sert l’exemple de politiques réussies.
Un partout, balle au centre
Et que dire des deux têtes pensantes, sinon qu’elles sont devenues inséparables. Jusque dans l’élection, récente, du meilleur des entraineurs de Pro A. 1er : Ruddy Nelhomme.2e : Erman Kunter. L’histoire est belle qui voit l’élève priver de lumière son mentor des premiers pas. Cette histoire rappelle surtout que c’est au Turc que Nelhomme succéda en 2004 sur le banc de Cholet Basket et que c’est à ce même « papa » turc qu’il recéda la place en 2006. Quatre ans plus tard, les deux se retrouvent face à face au sommet de la hiérarchie nationale. Pour quel résultat ? Tellement difficile à trancher. A Cholet l’avantage du terrain en cas de match d’appui. A Poitiers l’innocence de l’enfant invité au bal des seniors. Cet enfant-là, faut-il le rappeler, avait fait trembler l’ogre sur ses terres, fin novembre, payant au final un lourd tribut à son incapacité à enfoncer le clou dans ses nombreux temps forts (70-67). Il s’était enfin rattrapé au retour en faisant mordre la poussière à Gelabale et aux siens (76-71), là-même où tant et tant de ténors trépassèrent. A l’heure où paraîtront ces lignes, le premier acte aura levé une partie du voile. Mais le rideau n’est pas encore baissé. Ni le vaincu de l’aller résigné à mourir. Show devant !
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