Hier
Reprenons l’un des grands thèmes du naturaliste François Terrasson. « Gérer la nature », « contrôler la nature », c’est en fait la dénaturer puisque la nature est ce qui se soustrait à toute volonté humaine. Cette nature, ce peut être une friche (insupportable aux yeux de l’aménageur) ou vos propres émotions, votre « naturel » (que la société vous enjoint de « gérer », voir la légion de formations sur la « maîtrise des émotions »). Ces deux faces de la nature composent la pièce d’un vieil imaginaire occidental refoulé, celui du contrôle, voire du combat contre la vie, le sensible, le spontané. Des exemples de luttes contre la vie se ramassent à la pelle : pesticides, coupes rases, arrachage des haies, chasse, assèchement des zones humides, urbanisation effrénée… Quand on remonte la chaîne des désirs humains conduisant à réduire la vie, on arrive à des gradations subtiles qui vont de la destruction brutale d’un milieu à des micro-atteintes involontaires. Car même si l’on se dit protecteur de la nature, on peut devenir à son insu le perturbateur, voire le destructeur de petites espèces peu considérées ou ignorées. J’ai un bon exemple : tandis que je tondais ma pelouse en réglant la hauteur de la lame au plus haut, j’ai malgré tout décapité quelques têtes de pâquerettes. Rien de bien grave puisqu’on sait que les pâquerettes repoussent à la vitesse de l’éclair et qu’elles ont même l’air d’adapter leur hauteur en fonction de celle de la lame de coupe. Pourtant, je me suis aperçu que ces exécutions dérisoires rendaient folle une abeille solitaire (une andrène, en photo jointe) qui ne trouvait plus l’entrée de son nid sous terre. Il fut alors évident que les fleurs de pâquerettes lui servaient de repères. Voilà donc, sous couvert de « tonte raisonnée », un petit préjudice jusque-là insoupçonnable. D’où la nécessité de bien observer et d’évaluer au mieux ses actions sur la nature, d’avoir, comme le dit le philosophe Baptiste Morizot, non seulement des égards vis-à-vis du vivant, mais des égards « ajustés ».
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