« La Poste restera publique »

Les rumeurs de privatisation de La Poste et de suppression de ses missions de service public vont bon train. Et sont infondées.

Nicolas Boursier

Le7.info

La Poste a beau être propriété de l’Etat, elle revendique à grands cris son statut d’entreprise libre, publique et indépendante. Un gros paquebot de 300 000 passagers dont la stratégie de développement passe désormais par une profonde modernisation. La Poste, ce n’est un secret pour personne, a besoin de liquidités, pour faire face à la baisse substantielle de ses volumes de courriers et anticiper l’ouverture, en 2011, de ses secteurs d’activité à la concurrence. « Nos seules capacités d’investissement, que l’on peut estimer à 1,5 milliards d’euros, ne suffiront pas », explique Alain Lantaume, délégué régional du Groupe. D’où le choix d’aller «  taper » à d’autres portes, celles, en l’occurrence, de l’Etat et de la Caisse des Dépôts et Consignations.

Aucun licenciement


L’injection d’aides entièrement publiques n’étant possible qu’à travers un changement de statut, La Poste se prépare à devenir société anonyme. Et à inscrire dans le marbre les conditions de sa recapitalisation. Un projet de loi est actuellement soumis à l’examen du Sénat et le sera en novembre à celui de l’Assemblée nationale. Des engagements y figurent noir sur blanc. Parmi eux, la conservation garantie du statut de fonctionnaire, l’octroi, à la Poste et pour quinze ans, du service universel de distribution du courrier et des petits colis et le maintien des quatre missions de service public qui constituent le socle des activités de l’entreprise (voir par ailleurs).
A ces aménagements législatifs, Jean-Paul Bailly, président de La Poste, a en outre adjoint la promesse de ne pas mettre en péril l’avenir de ses personnels. « Il n’y aura pas de mesure collective de licenciements ni de plan social au sein de La Poste », s’est-il récemment exprimé. « Nous comprenons les inquiétudes de celles et ceux qui voient leur volume de courrier diminuer et se demandent à quelle sauce ils vont être mangés, insiste Alain Lantaume. Mais je veux les rassurer. La Poste est et restera publique. Rien ne remplacera le travail des facteurs. Nous avons plus que jamais besoin d’eux et de leur soutien. »

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