Prix Shirin Ebadi: L’engagement étudiant récompensé

Le 15 mars, la première édition du Prix Shirin Ebadi récompensera, à Poitiers, une initiative étudiante visant à promouvoir la citoyenneté. Les lauréates sont deux jeunes poitevines auteurs d’une BD scolaire dénonçant les discriminations. Rencontre.

Antoine Decourt

Le7.info

Le président de l’association étudiante Anahita, Ahmad Mohammadi, est fier de l’ampleur prise par son initiative. Une vingtaine de dossiers de candidature lui sont parvenus de plusieurs villes universitaires de France. Prix Nobel de la Paix 2003, Shirin Ebadi, elle-même, sera à Poitiers le 15 mars prochain pour remettre la palme au lauréat.

« Ce concours, que l’on a baptisé Prix Shirin Ebadi, récompense l’engagement étudiant en faveur de la lutte contre toutes les discriminations : sexe, âge, couleur de peau… Des représentants de la Ligue des Droits de l’Homme et de la Ligue de l’enseignement appartenaient au jury », souligne l’organisateur. Le symbole était tellement fort qu’il a reçu le label de l’Union européenne pour le développement du volontariat étudiant.

Hervé, pourfendeur de préjugés

And the winner is… Johanna Mospan, 21 ans, étudiante en master d’informatique et télécommunication, et Audrey Piquemal, 24 ans, élève ingénieur à l’Ensip. Toutes les deux ont réalisé une bande dessinée pour enfants de 9 à 11 ans destinée à briser les préjugés. « Dans les filières techniques comme les nôtres, les filles sont vraiment très minoritaires. Nous devons nous battre plus que les hommes pour prouver nos compétences. Cette expérience nous a donné envie de démonter les idées reçues sur les filles et tout autre sorte de préjugés », raconte Audrey. « Sans oublier que tous les collégiens sont un jour ou l’autre brimés parce qu’ils sont mauvais en sport, qu’ils ne fument pas, ou qu’ils n’appartiennent à aucune bande », ajoute Johanna.

En l’occurrence, le Monsieur Loyal de leur BD s’appelle « Hervé », un jeune extraterrestre à la peau verte. Au fil des pages, ce personnage dénonce les railleries dont sont victimes « un ours qui ne sait pas pêcher » et « un canard aux pattes palmées ». Avant d’interroger le lecteur sur le bon comportement à adopter.

Les deux jeunes femmes espèrent que cette récompense attirera les éditeurs et les instituteurs. Les 3 000€ de gain vont leur permettre de diffuser plus largement les exemplaires de leur œuvre. Et pourquoi pas, mettre un peu de beurre dans leurs épinards.

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A noter qu’une rue Shirin Ebadi sera inaugurée sur le campus, le lundi 14 mars. Docteur Honoris Clausa de l’université de Poitiers, l’Iranienne animera également une conférence publique sur les Droits de l’Homme, le 16 mars, au Tap. Plus d’infos : prixshirinebadi.fr


Légende : Johanna Mospan et Audrey Piquemal recevront le premier prix Shirin Ebadi pour leur engagement citoyen.

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