Romain Mudrak

Le7.info

Léonore Moncond'huy n'a pas prévu de récupérer la subvention versée par la Ville à Alternatiba comme le lui a demandé le préfet mercredi. La maire de Poitiers a réagi ce matin au nom de la Ville à la polémique sur la formation à la désobéissance civile proposée le week-end prochain lors du village des alternatives. "Parce que cette manifestation pose la question de la désobéissance civile dans l’espace public, la Préfecture présume de l’illégalité de tout soutien public, indique-t-elle dans un communiqué. Cette affirmation semble bien disproportionnée : Alternatiba organise deux journées ouvertes, familiales et largement fédératrices, non-violentes, et sans aucun risque de trouble à l’ordre public. Mais surtout, en remettant en cause le droit d’Alternatiba à s’interroger et à former les participants autour de l’idée de désobéissance civile, c’est une conception de la République qui s’effrite, et qui doit être défendue. Une République qui autorise et garantit la liberté d’expression plutôt qu’elle ne cherche à la réduire, qui respecte les libertés associatives plutôt que de les assécher, qui considère le débat comme une source d’enrichissement et de vivacité citoyenne, plutôt que comme une menace."
La maire de Poitiers ajoute : "Combien de grandes avancées de l’histoire et du droit se sont appuyées sur la désobéissance civile ! Depuis Gandhi et Martin Luther-King qui sont dans tous nos manuels d’histoire, en passant par Gisèle Halimi, dont le nom a récemment été choisi par des élèves poitevins pour leur école : toutes et tous ont pu s’exprimer, agir de manière non violente, pour faire progresser la conscience collective, les droits communs, et les libertés. Comme je le rappelais il y a quelques jours, à l'occasion des 78 ans de la libération de Poitiers, heureusement que la France a connu de nombreuses citoyennes et de nombreux citoyens qui ont su désobéir quand nos libertés fondamentales étaient en jeu. Heureusement que parmi tous ces résistants il y avait y compris des associations, des élus, et même des préfets comme le préfet Jean Moulin qui ont su prendre toutes leurs responsabilités lorsque leurs principes étaient profondément menacés. Et heureusement qu’aujourd’hui, en République, nous avons la liberté d’éclairer ces engagements."

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