Rendez-vous en terres hostiles

De l’Antarctique aux abysses, en passant par le sol martien et la forêt tropicale, vous saurez bientôt tout sur les milieux extrêmes sans vous déplacer, grâce à une grande exposition présentée par l’Espace Mendès-France, à partir du 27 septembre.

Curiosity vient de fêter le cinquième anniversaire de son arrivée sur Mars. Et depuis tout ce temps, le rover bardé d’instruments de mesure avance, doucement mais sûrement, dans un univers plutôt hostile. Dépourvue de couche d’ozone, la planète rouge reçoit directement des radiations UVB, qui ont le pouvoir de stériliser toute matière vivante à la surface. Si l’on ajoute l’absence d’eau liquide, le froid et les variations de pression atmosphérique, c’est typiquement ce qu’on pourrait appeler un « milieu extrême ».

Vous pensez que l’espace est le seul endroit inhospitalier ? Eh bien, sachez que de nombreuses zones de la Terre s’avèrent également particulièrement rudes. Dans le cadre de sa nouvelle saison, l’Espace- Mendès-France proposera au public, du 27 septembre au 7 juillet 2018, une immersion (tranquille) dans quatre milieux particulièrement extrêmes. Au programme : des expérimentations, un jeu d’énigmes, des panneaux explicatifs, ainsi que des objets pour résister aux caprices de la nature. Le Centre national d’études spatiales, l’Institut Paul-Emile-Victor (Ipev), l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) et le CNRS ont contri- bué à cette exposition.

Un Poitevin au pôle nord
Rendez-vous d’abord dans la forêt tropicale, où chaleur et humidité combinées empêchent le corps de transpirer pour se rafraîchir. La surchauffe n’est jamais loin ! Dans l’Antarctique, en revanche, mieux vaut être bien couvert pour observer les aurores boréales. D’autant que là-bas, il fait nuit de mars à novembre. Direction ensuite les grands fonds océaniques. A 6 000m de profondeur, de drôles de bestioles se développent contre toute logique. Une partie est également consacrée aux dernières découvertes sur Mars. S’il y en a un qui connaît bien le froid en ce moment, c’est Rodolphe Merceron. Souvenez-vous, le « 7 » évoquait en mars dernier (n° 347) l’aventure de cet ingénieur logisticien de 26 ans, parti pour dix-huit mois au cœur de la station scienti- fique de l’Ipev, au pôle Nord. A l’occasion de cette exposition, on lui a demandé par courriel de décrire ses conditions de vie : « La météo est très saisonnière, avec un hiver et un été de quatre mois chacun, où il fait, respectivement, toujours nuit et toujours jour. L’été est semblable à l’hiver à Poitiers, avec une température moyenne de 5°C. L’hiver est bien plus froid, en moyenne -15 à -20°C, le mercure pouvant par moments descendre à -35. Les tempêtes de neige et le vent nous obligent à nous couvrir intégralement : cagoules, masques pour les yeux, bonnets, capuches extra-protectrices. » A l’Espace Mendès-France, au moins, le public apprendra tout en restant au chaud...

Retrouvez notre entretien avec Francis Rocard, Responsable des programmes d’exploration du système solaire au Centre national d’études spatiales (Cnes). Il parle de Mars et de la mission Curiosity. Dépaysement assuré !

 

Photo : @LaurentCHAUVAUD-IPEV