Les rois des airs aux Géants du ciel

La dix-neuvième saison des Géants du ciel, à Chauvigny, offre un spectacle chorégraphique autant qu’une invitation à protéger ceux qui peuplent le ciel du monde entier.

Arnault Varanne

Le7.info

Clap de fin sur la représentation du jour, un peu bousculée par des rafales de vent intenses. Une spectatrice britannique s’approche de Simon Thuriet, engage la conversation et le félicite pour le ballet auquel elle vient d’assister, carnet de dessin en mains. « Wonderful... » « Vous voyez, c’est pour des moments comme ceux-là qu’on fait ce métier », savoure le patron de Vol en scène, aux commandes des Géants du ciel, à Chauvigny, depuis 2007. Chaque année, près de 30 000 personnes assistent à ce spectacle dans les ruines du château des Evêques. Un rituel immuable, qui démarre sur une musique sombre et l’apparition du bateleur des savanes. Présent en Afrique, le spécimen vit entre 35 et 40 ans en captivité. Dans la nature, il peut parcourir plusieurs centaines de kilomètres par jour.

Ouvrez les yeux

Au casting, des buses tricolores, un hibou grand-duc, des faucons caracaras huppés, des milans, quelques cigognes à l’aise dans un ciel tempétueux... Au total, ils sont près d’une centaine à tournoyer autour des ruines du château ou au ras des couvre-chefs des visiteurs. Prière d’ouvrir les yeux ! Céline Petit donne le ton au micro. La soigneuse et dresseuse animalière est intarissable sur les caractéristiques de ses 
« petits » protégés. Savez-vous, par exemple, pourquoi Atma, hibou grand-duc de Sibérie d’1,60m d’envergure, a les paupières roses ? Tout simplement pour simuler l’éveil et dissuader des prédateurs potentiels de l’attaquer. 


Aux petits soins

Et que dire alors du percnoptère ? Ici, ce vautour se fait appeler Aldo (Maccione, acteur italien), en référence à son déhanché très démonstratif. C’est l’un des rares à pouvoir casser un œuf d’autruche en projetant un caillou sur la coquille. Et ça marche aussi sur scène ! Qu’ils viennent de contrées lointaines ou naviguent au-dessus de la chaîne des Pyrénées, à l’instar du gypaète barbu, les stars du show chauvinois racontent toutes une histoire. 


Simon Thuriet veille sur sa 
« tribu » élargie, « les actifs, les retraités... » « Ça fait une vraie grande famille », d’environ 250 oiseaux (une quarantaine d’espèces différentes), pour lesquels toute une équipe est aux petits soins. Car il faut tenir le rythme. Tels des athlètes de haut niveau, l’aigle bleu du Chili -un petit nouveau- et ses congénères s’astreignent tout l’été à trois représentations par jour. Avec parfois du vent et des chaleurs intenses. Wonderful... 


Jusqu’au 11 juillet, représentations à 11h et 15h ; du 12 juillet au 24 août, représentations à 11h, 15h et 17h ; du 25 au 31 août, représentations à 11h et 15h. Fermeture exceptionnelle les 14 et 15 juillet en raison du feu d’artifice. Tarifs : 14,5€ (adulte), 10,5€ (enfant de 4 à 12 ans), 
8€ (réduit). Infos et réservations sur geantsduciel.com. 


Sur vos écrans
Simon Thuriet et ses équipes (12 personnes) multiplient les activités en dehors du château des Evêques et du site de Talmont-Saint-Hilaire, en Vendée. « Récemment, l’un de nos vautours a fait une apparition dans le dernier clip de Damso, un corbeau dans un clip de SCH, détaille le patron. J’ai aussi un chien et une chouette engagés dans Histoires de la nuit, un film tourné à Bellac avec Monica Bellucci et Benoît Magimel. On joue presque à domicile. » Vol en scène sillonne également les fêtes médiévales, où ses rapaces sont particulièrement appréciés.

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