Comme un léger excès de testostérone

Après Top Gun : Maverick, Joseph Kosinski propose cette fois une immersion dans le monde de la Formule 1 avec... F1. Mais les effets spéciaux et un Brad Pitt au top de sa forme peinent à faire oublier le scénario pauvre et terriblement viriliste.

Charlotte Cresson

Le7.info

Toujours aussi fringant Brad Pitt ! La petite soixantaine assumée, la star hollywoodienne campe le rôle de Sonny Hayes, une ancienne légende de la Formule 1, contrainte de quitter la compétition après un grave accident survenu… en 1993. Depuis, le pilote vit au jour le jour. Un mariage annulé, un divorce, un van en guise de maison, une carrière de parieur professionnel et quelques courses automobiles par-ci par-là, son histoire avec la F1 semble définitivement terminée. Mais c’est compter sans son ami et ancien pilote Ruben Cervantes (Javier Bardem), bien décidé à le faire intégrer son écurie en difficulté. La mission est de taille : sortir APX-GP de l’endettement en gagnant une course aux côtés du « rookie », la jeune recrue Joshua Pearce (Damson Idris). Un duel de générations s’installe alors entre Sonny -rapidement surnommé « l’ancêtre » par son coéquipier-, et Joshua, insolant et arrogant. Après Top Gun : Maverick, (2022), Joseph Kosinski troque l’avion contre la voiture de course. Et il faut se le dire, l’immersion dans le sport automobile est réussie. Alternance de plans, zooms judicieusement utilisés et effets spéciaux parfaitement maîtrisés : on se croirait dans le bolide. Didactique, le film s’adresse aussi bien à un public de passionnés qu’aux novices et montre quelques circuits et têtes bien connues des amateurs de F1 comme Verstappen ou encore Hamilton (co-producteur). L’immersion sensorielle est donc totale mais peine à faire le poids face à un scénario viriliste à l’extrême. Kosinski fait pourtant une piètre tentative en cherchant à évoquer les difficultés rencontrées par les femmes dans le milieu automobile, mais en vain. Elles restent avant tout des faire-valoir du sexy et flegmatique Sonny. Mieux vaut donc ne pas être trop allergique à la testostérone. Autre bémol : une histoire pauvre et une fin prévisible qui gâchent les quelques tentatives de suspense. Heureusement, Brad Pitt est là et parvient (un peu) à faire oublier tout ça…

Action de Joseph Kosinski, avec Brad Pitt, Damson Idris, Javier Bardem (2h35, déconseillé aux moins de 12 ans). 

 

 

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