Le Coronavirus impacte aussi la Vienne

Le mystérieux Coronavirus a des répercussions très concrètes sur les relations entre la Vienne et la Chine. Sur un plan sanitaire, le CHU de Poitiers s’est organisé pour réagir en cas d’épidémie, même si aucun cas n’a encore été détecté dans le département.

Romain Mudrak

Le7.info

Ils ne viendront finalement pas... Une quarantaine d’étudiants chinois devaient arriver ces jours-ci à Poitiers. Au programme, des visites de laboratoires, des conférences de spécialistes de différents domaines : architecture, arts, gastronomie, bref tout ce qui constitue la culture française. L’hôtel était réservé. Mais le président de l’Institut culturel et technologique du Futuroscope, organisateur de ce séjour, a préféré tout annuler « pour éviter des soucis et des incertitudes autour du Coronavirus ». Guangling Huang précise qu’« aucun étudiant invité n’était malade. Deux d’entre eux seulement venaient des environs de Wuhan, le foyer de l’infection ». Basé sur la Technopole du Futuroscope, son institut a vocation à préparer le séjour en France d’étudiants inscrits dans des universités privées chinoises (Le 7 n°463). Ce premier groupe devait donc être le premier d’une longue série... Malgré tout, Guangling Huang se veut confiant : « Le voyage est reporté à juin ou juillet. Je suis convaincu que la situation s’améliorera d’ici là. »

Des lycéens inquiets
L’impact du Coronavirus sur la vie des Poitevins est limité, mais il existe tout de même. Au Lycée pilote innovant international de Jaunay-Marigny, la trentaine d’élèves chinois de la section internationale s’inquiète forcément pour ses proches restés au pays. De son côté, Ling Zhong, la directrice de l’Institut Conficius à Poitiers, est rentrée de Nanchang le 22 janvier. Depuis, elle a choisi de rester à son domicile poitevin, même si elle ne présente aucun symptôme, histoire de « rassurer les autres ». Sa reprise est prévue cette semaine. Pas de quoi louper la fête tra- ditionnelle chinoise organisée à la Maison des étudiants le 12 février.

Le Centre 15 aux aguets
Au CHU de Poitiers, comme dans tous les grands hôpitaux de France, les équipes se tiennent prêts à réagir à l’arrivée de pa- tients atteints du Coronavirus. Les opérateurs du Centre 15(*) détectent les cas potentiels à travers un questionnaire. Une équipe d’intervention (pompiers, Samu, ambulances privées) part ensuite récupérer le ou les victimes supposées. « Le personnel est protégé et le véhicule est décontaminé par la suite, souligne le Pr Olivier Mimoz, chef des urgences du CHU de Poitiers. Nous disposons d’une chambre réservée avec un sas au niveau des urgences et de deux autres dans le service des maladies infectieuses. Le laboratoire de virologie est également mobilisé pour effectuer les prélèvements. » Six cas ont été identifiés à Paris et Bordeaux. Dans la Vienne, le nombre d’appels au 15 est resté stable depuis le début de l’épidémie. « Il ne faut pas tomber dans la psychose, tempère le Pr Mimoz. Ma préoccupation première reste la grippe à cause du trop faible taux de vaccination. »

(*)En cas de doute, n’allez ni aux urgences, ni chez votre médecin pour éviter la propagation du virus. Composez le 15.

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