Les fenêtres s’ouvrent au recyclage

Dans la Vienne, la majorité des fenêtres et portes vétustes finissent à l’incinération. La filière de recyclage n’est pas encore en place. Des initiatives existent néanmoins ici et dans les départements alentours.

Romain Mudrak

Le7.info

Un chantier original débutera en juillet dans les locaux de la Regratterie. Cette structure associative, qui vise à réutiliser un maximum de déchets, va réaliser une sorte de sas d’entrée entièrement en menuiseries récupérées. « Le propriétaire du bâtiment où nous sommes installés à Migné-Auxances va changer toutes les fenêtres et accepte de nous les céder, explique Jonathan Gonsalves, responsable du lieu. Nous allons lancer un appel auprès de nos bénévoles pour réaliser ce chantier durant l’été. » En septembre, les clients pourront chiner sous cette verrière très lumineuse.

Au-delà de cette initiative unique, la Regratterie ne récupère que les fenêtres et les portes très originales ou de style médiéval pour assurer le réemploi. Impossible de collecter tous les ouvrants déposés par les artisans de la Vienne ! D’une manière générale, la filière de revalorisation n’existe pas encore dans le département. Les menuisiers de la place le regrettent mais ils n’ont ni le temps, ni les moyens de démanteler ces pièces pour trier les matériaux. Tout cela finit donc enfoui ou incinéré.

L’exemple des Deux-Sèvres
Dans les Deux-Sèvres, en revanche, le groupe Millet, acteur majeur des menuiseries sur mesure, a dédié un poste au démantèlement des fenêtres. Bois, verre, aluminium, PVC sont stockés dans des bennes séparées afin d’être revalorisés. Dans les Deux-Sèvres, toujours, à Mauléon, la déconstruction des fenêtres est l’une des activités de l’Entreprise à but d’emploi lancée en 2017 dans le cadre de l’expérimentation Territoire zéro chômeur de longue durée. Neuf postes ont été créés pour 210 tonnes de matériaux collectées. Le verre est refondu par une usine de Saint-Gobain à proximité. Le PVC est transformé en granulés par Polyrex. Les Chantiers Peupins et 100 Détours fabriquent des meubles avec le bois. Ces clients paient au poids. « Des filières de revalorisation pour les matériaux du bâtiment émergent actuellement un peu partout en Nouvelle-Aquitaine », assure David Sinasse, chargé de mission au cluster EcoHabitat, rebaptisé Odéys. En France, pas moins de 8 millions de fenêtres sont remplacées chaque année.

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