Il faut sauver les hérissons

Le hérisson est en danger et pourrait disparaître de l’Hexagone à l’horizon 2025, notamment à cause des pesticides. Dans la Vienne, plusieurs associations tentent de le protéger.

Florie Doublet

Le7.info

En vingt ans, la population de hérissons en France a chuté de 70%. A ce rythme-là, l’espèce pourrait disparaître d’ici 2025. C’est en tout cas ce qu’affirme la coordination « Sauvons les hérissons », à l’origine d’une pétition adressée à la ministre de l’Environnement, Ségolène Royal.

Les causes de leur déclin sont nombreuses. On estime à près d’un million le nombre de hérissons écrasés chaque année sur les routes. Ils sont également victimes des pesticides et insecticides, car ils se nourrissent d’invertébrés et d’insectes empoisonnés. Patrice Chollet, président de de l’association « Les Amis des hérissons de Poitiers-Sud » -membre de la coordination-, ne cache pas son inquiétude. « Leur population décroit de manière dramatique, lâche-t-il. Leur capacité de reproduction n’est pas suffisante pour enrayer le phénomène. Les hérissons vont disparaître, c’est juste une question d’échéance… » Conscient de l’ampleur du problème, il a ouvert début 2016 un dispensaire pouvant accueillir quinze spécimens simultanément. « J’en ai déjà soigné soixante-et-onze. »

Les naturalistes de Vienne Nature sont moins alarmistes et estiment que les hérissons ne sont pas en danger immédiat. « Ils n’apparaissent pas sur la liste rouge des espèces menacées en Poitou-Charentes et sont plutôt bien adaptés à l’évolution du paysage, assure Miguel Gailledrat, chargé de mission. On les retrouve aujourd’hui davantage en zone urbaine, dans les jardins des particuliers. »

Des gestes simples pour les protéger

Il s’agit d’une espèce protégée depuis un arrêté de 1981. Ceux qui tentent de les capturer, de les blesser ou de les tuer s’exposent à des poursuites judiciaires. Vienne Nature avait d’ailleurs porté plainte contre X pour « destruction d’une espèce protégée et mauvais traitement à une espèce animale », en septembre dernier, lorsqu’un hérisson avait été immolé par le feu dans le quartier de Bel Air. « Nous avons plutôt tout intérêt à les protéger car, sans eux, la chaîne alimentaire se trouverait déséquilibrée, assure Miguel Gailledrat. Ils régulent la population des limaces et autres invertébrés. »

Ces auxiliaires du jardinier se contentent d’un tas de feuilles ou de bois pour s’abriter. « Lorsque nous intervenons dans les écoles, nous apprenons même aux enfants à fabriquer un « nid » à hérissons. » Bon à savoir, si vous en découvrez un blessé, déposez-le dans un carton avec une bouillotte ou un pull très chaud. Donnez-lui quelques croquettes pour chats, puis amenez-le chez un vétérinaire ou chez Patrice Chollet.

Contact : Patrice Chollet au 06 60 28 29 05 ou page Facebook « Les Amis des hérissons de Poitiers-Sud».

À lire aussi ...