Habitat léger : maison et mode de vie

Yourtes, figues, fourgons aménagés… L’habitat léger s’intègre à son environnement sans le détériorer. Plus qu’un abri, il correspond à une philosophie de vie.

Romain Mudrak

Le7.info

Qu’ont en commun les tipis, yourtes, tiny houses et même les fourgons aménagés et les mobil-homes ? Tous ces hébergements ont vocation à laisser l’espace occupé intact après leur départ. On appelle cela des habitats légers. Loin d’être de simples abris, ils deviennent désormais de véritables alternatives à la maison en dur. Le week-end dernier, le grand public a pu découvrir ces constructions et leurs maîtres d’œuvre au cours des « Rencontres intergalactiques » organisées par l’association Habitats libres en Poitou à Saires, dans le Nord-Vienne. Pendant un mois, ces derniers se sont attelés à la fabrication de différents types d’habitats légers avec les matériaux qui les entouraient et d’autres apportés sur place.


Parmi les habitats légers, on peut également citer la figue, dont le créateur est installé dans la Vienne. « J’étais constructeur de yourtes à l’époque et je voulais tester une nouvelle couverture utilisant des matériaux biosourcés, raconte Guillaume de Salvert. J’ai trouvé le peuplier déroulé mais la charpente était inadaptée, voilà pourquoi j’ai imaginé cette structure pointue. » Du papier à la réalité, il n’y avait qu’un pas que Guillaume et ses amis ont franchi rapidement. « C’était une sorte de rêve à la Peter Pan qui a fait vibrer notre corde sensible de la cabane comme lieu d’irréductibles. En même temps, c’est ce en quoi on croit. »


 

L’esprit léger

 

Avec sa famille, Guillaume vit à l’année dans une yourte de 45m2. L’électricité est fournie par des panneaux solaires. Il reste en ce moment raccordé à un système d’eau courante. Guillaume utilise des toilettes sèches et conserve ses aliments à l’air libre. « Il faut dire que je ne mange pas de viande, ça aide ! » Plus qu’un hébergement, l’habitat léger est un véritable mode de vie. « On est à l’abri, non seulement des intempéries, mais aussi des loyers, des emprunts, d’une aliénation qu’on ne choisit pas. » Pour Charly, membre de l’association qui organise des chantiers collectifs de construction, « l’idée, c’est de s’insérer dans son environnement tel qu’il est car la Terre ne nous appartient pas. Quand les ressources ne sont pas disponibles à profusion, on fait d’autant plus attention à ne pas gaspiller ». Reste le volet juridique… Peut-on s’installer n’importe où ? Pas tout à fait, certains maires mettent à disposition des terrains, mais la situation semble plus tendue sur la côte Atlantique. Globalement, c’est possible sur un terrain privé. « Il existe un vide juridique sur la question. On ne paie pas d’impôts mais on aimerait ! Cela signifierait que nous sommes considérés par l’Etat », estime Guillaume. Les constructeurs sont en train de s’organiser au plan national pour peser dans ces débats.

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