Hier
En mai dernier, Gwenaëlle avait témoigné de la vie que lui faisait mener la Covid-19 depuis plus de 40 jours. Les mois ont passé et elle est désormais confrontée à des séquelles du virus qui l’entravent au quotidien.
On avait laissé Gwenaëlle début mai, toujours aux prises avec la Covid-19 (le7.info). La maladie s’était déclarée depuis le 23 mars et la jeune femme de 38 ans espérait ardemment « retrouver (sa) vie d’avant ». Plusieurs mois se sont écoulés et la Sancto-Bénédictine va de désillusion en désillusion. Ou plutôt d’examen médical en examen médical. Pourtant, « je suis toujours négative : dans ma sérologie du 18 septembre, il n’y a pas de trace de Covid-19. Dans mon cas, ce sont les images qui ont permis d’établir le diagnostic, constate-t-elle. Je suis en arrêt depuis le 13 août, après avoir fait un malaise et une détresse respiratoire au travail. J’ai ressenti une douleur thoracique très violente à gauche. Le médecin m’a envoyée passer une radio pulmonaire pour suspicion de pneumothorax. » La douleur était sans doute « juste » due à l’état de ses poumons. « Le scanner du 23 juin avait en effet révélé que « la « plage de verre dépoli » liée à la Covid-19 avait régressé mais que mes poumons étaient tout ratatinés ».
Comme une bonne nouvelle ne va jamais sans... une mauvaise, sur le dernier scanner, du 23 septembre, « les traces de la Covid-19 sur mes poumons avaient disparu, mais on a suspecté une cardiomégalie, une dilatation anormale du ventricule gauche. En d’autres termes, j’aurais en plus une insuffisance cardiaque ».
« Je fais quoi ? Plus rien ! »
Gwenaëlle essaie de garder le sourire mais la Covid-19 n‘en finit pas de se rappeler à son souvenir. Or, autant les symptômes du virus sont désormais plus ou moins connus, autant l’après-Covid ne l’est pas. « On commence juste à découvrir les séquelles post-Covid-19, souligne France Roblot, responsable du service maladies infectieuses au CHU de Poitiers. Au moment de l’infection virale, on a observé des manifestations de thrombose et d’embolie pulmonaire, mais à distance, on ne sait rien. On nous rapporte des gênes respiratoires. Il faut rester prudent, on est encore trop près de l’épisode initial et les données sont très parcellaires. » Selon la praticienne, une étude relative au suivi des manifestations tardives est en cours.
Un décret, paru le 15 septembre, encadre la reconnaissance de la Covid-19 en tant que maladie professionnelle pour les personnels soignants des hôpitaux, les agents territoriaux des services d’aide à domicile et des Ehpad. Gwenaëlle s’était reconvertie en février dernier en tant que mandataire immobilier, sous statut d’auto-entrepreneur donc, après avoir été hôtesse de l’air. Sans revenu, elle ne peut prétendre ni au fonds de solidarité, ni au chômage... « Je fais quoi ? Plus rien ! Mon médecin me dit qu’il faut garder une vie mais je le vois une fois par semaine, j’ai des séances de kiné respiratoire trois fois par semaine, un scanner tous les trois mois sans compter les autres rendez-vous : une exploration fonctionnelle respiratoire mercredi, puis une consultation avec le pneumologue... Je ne vis plus que pour les médecins. »
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