Le PCR et les tests alternatifs

Quid des tests antigéniques et salivaires comme alternatives au PCR contre la Covid-19 ? Leurs conditions d’utilisation déterminent leur efficacité.

Romain Mudrak

Le7.info

PCR(*), antigénique, sérologique, quelles différences ?


Le test PCR est « une technique d’amplification de la cible », précise le Pr Nicolas Lévêque, chef du laboratoire de biologie médicale du CHU de Poitiers. « On réalise 
40 cycles de PCR et, à chaque cycle, on double la quantité d’ARN, le code génétique du virus. On le rend donc plus visible. » Dans le test antigénique, on joue sur la réaction anticorps-antigène. « L’anticorps est présent dans le kit de détection et on recherche grâce à lui l’antigène qui est une protéine produite par le virus lui-même. » Les tests rapides antigéniques, comme le test PCR, cherchent à déterminer si un patient est infecté au moment précis du dépistage. A l’inverse les tests sérologiques repèrent les anticorps, développés en réaction à un contact avec le coronavirus.


Délais et sensibilité


Comme un test de grossesse, le test antigénique prend 10 à 
15 minutes. C’est très court mais sa sensibilité est moins bonne que le PCR qui utilise la biologie moléculaire pour amplifier le génome du virus. « Pour la grippe, par exemple, on a arrêté les tests antigéniques car on était à un cas sur deux détecté », relève le virologue. Les tests PCR réclament trois heures environ pour un résultat. « C’est plus long mais nous disposons au CHU de moyens qui nous permettent de faire de la grande série. On peut analyser 200 échantillons en même temps. C’est impossible pour les tests antigéniques. » C’est pourquoi le CHU n’a pas prévu d’adopter cette technique.


Test salivaire


C’est une technique de prélèvement alternative qui évite d’enfoncer un écouvillon au fond du nez et de la gorge. L’échantillon est ensuite analysé soit par PCR, soit par antigénique. Ce geste est plus simple à réaliser, notamment chez les jeunes enfants ou les personnes âgées. Mais il existe aussi quelques limites… « La quantité de virus est moins importante dans un tel prélèvement, d’où une question de sensibilité du test là aussi, explique l’expert. Il faudra le réserver aux patients franchement symptomatiques. »


Bientôt disponible ?


Inutile de se rendre dans son laboratoire ou en pharmacie pour obtenir ces nouveaux tests rapides. L’accès au grand public n’est pas pour tout de suite. La Haute Autorité de santé les a validés, mais le gouvernement n’a pas encore communiqué sur le mode de déploiement. « On pourrait le voir dans les cabinets médicaux, infirmiers comme des docteurs tests pour des patients symptomatiques, estime le
Pr Levêque. Des tests de premières lignes qui permettraient ensuite d’adresser le patient au bon endroit pour des investigations supplémentaires. »


(*) Pour polymerase chain reaction, réaction en chaîne par polymérase en français.

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