S’il y a bien un établissement dans la Vienne où tout semblait en place pour maintenir la continuité pédagogique pendant et après le confinement, c’est le Lycée pilote innovant internationale de Jaunay-Marigny. Depuis plusieurs années, les familles bénéficient d’une aide particulière pour acheter un ordinateur indispensable à la démarche pédagogique si particulière de cet établissement. L’équipement, qui a fait défaut ailleurs, n’a donc pas été un problème ici. Les outils de communication et de transfert de documents existaient aussi. Au menu, travail collaboratif en petits groupes sur des documents partagés et tchat de discussion à la manière d’une classe inversée. Ce concept encore balbutiant a connu une progression fulgurante durant cette période. « Dans l’urgence, ils n’ont pas eu de formation mais la plupart des enseignants ont osé diversifier leurs pratiques en s’appuyant sur le collectif », se souvient Laurent Cardona, proviseur-adjoint du LP2I jusqu’au 24 septembre avant d’être nommé à Loudun.
La rectrice d’académie l’a dit : elle aimerait qu’il existe « plusieurs LP2I dans l’académie ». En attendant que son rêve soit exaucé, Bénédicte Robert veut créer un réseau d’établissements qui s’appuie sur son expérience. L’enseignement hybride, en présentiel et à distance, a un bel avenir devant lui. C’est en tout cas l’un des enjeux des Etats généraux du numérique pour l’éducation, qui se dérouleront les 4 et 5 novembre au Palais des congrès du Futuroscope. Le ministre de l’Education nationale devrait tirer des conclusions des initiatives menées un peu partout en France pendant et après le confinement.
En guise de bonnes pratiques, on ne compte plus les Web-radios comme celle d’Alphonse-Bouloux à Poitiers ou Planète Radio à Châtellerault, qui ont maintenu leur diffusion pendant le confinement. Les blogs d’écoles ont tourné à plein régime. Mais surtout, dans la Vienne, le besoin de « continuité pédagogique » a boosté le déploiement des environnements numériques de travail dans le premier degré. Une centaine d’écoles sont désormais équipées de cet espace partagé qui apparaît comme la base de l’enseignement hybride. « Cet outil permet un accès individuel à des ressources, souligne Patrick Nuer, conseiller pédagogique départemental pour le numérique. L’élève peut produire du contenu multimédia, le partager avec qui il veut. En outre, l’ENT facilite le lien avec les familles. » Les collégiens et lycéens l’utilisent déjà. D’ailleurs, pourquoi ne pas imaginer qu’il suive l’élève pendant toute sa scolarité ? La question sera posée la semaine prochaine.
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