Extinction Rebellion, influence grandissante

Très présents dans les cortèges anti-loi sécurité globale, les membres d’Extinction Rebellion font de plus en plus d’adeptes dans la Vienne. Ils seraient entre 200 et 300 à organiser régulièrement des happenings, contre l’extension du Futuroscope, la 5G, l’omniprésence de la publicité...

Arnault Varanne

Le7.info

Lancé en 2018 au Royaume-Uni, le mouvement Extinction Rebellion (XR) prône la « désobéissance civile pour lutter contre l’effondrement écologique et le réchauffement climatique ». XR a essaimé jusqu’en France et même à Poitiers, où un collectif s’active réellement depuis la rentrée. En moins de cinq mois, les rebelles comptent déjà un nombre important d’actions à leur « palmarès ». Ils sont par exemple de toutes les manifestions contre la fameuse loi de sécurité globale. « Dans un cadre où les libertés publiques se restreignent, la désobéissance civile est forcément mise à mal », témoigne Alban, l’un des piliers de ce collectif très horizontal. Le militant et ses acolytes seront de nouveau dans la rue samedi.

Au-delà, les 200 à 300 activistes d’XR multiplient les happenings dans la rue. Dernier épisode en date : le recouvrement d’une centaine de panneaux publicitaires à Poitiers, le 17 janvier, pour dénoncer « la pollution visuelle, lumineuse et énergétique ». « Si on veut atteindre la neutralité carbone en 2050, il faut agir, renchérit Alban, qui dénonce aussi « les vitrines de commerce allumées pendant le confinement ». Même volonté de peser dans le débat public avec des actions contre l’aéroport (avec d’autres associations), la construction de l’Arena et l’extension du Futuroscope -« Laisse béton l’extension »-, le déploiement d’antennes 5G, les projets de bassines agricoles...

Une voie étroite pour éveiller les consciences

« Moi, j’ai rejoint XR en octobre, avance Maël. Ma sœur fait partie d’XR Amsterdam. Le mode d’action du collectif est beaucoup plus pêchu que celui d’autres associations reconnues et installées. Il y a plus de jeunes. » Pour autant, le coup de force (non violent) est-il plus payant ? « Il faut faire cette transition écologique, ne pas imposer mais créer des espaces démocratiques. Nous devons apprendre à nous parler ! », répond Alban. Sur les réseaux sociaux, d’ailleurs, XR Poitiers joue systématiquement la carte de la modération dans ses réponses aux nombreux internautes qui l’interpellent.

« Ce qui m’intéresse chez XR, prolonge Louise, c’est que ce n’est pas une écologie des petits gestes qui est défendue. Les modes de revendication sont défendus dans le passage à l’action collective. » Au-delà, l’intermittente du spectacle dépeint un mouvement dans lequel « la question féministe et l’idée d’une société bienveillante sont défendues. Il faut trouver d’autres manières de fonctionner en société, sortir des mythes de la méritocratie, du chacun pour soi. C’est essentiel ». Le chemin est donc étroit entre happenings sensibilisateurs et risques juridiques, violence assumée, même symbolique (comme le dégonflage des pneus de SUV dans les rues de Bordeaux par XR), et éveil des consciences. « Notre limite, c’est la violence physique et morale », tranche Alban. Depuis octobre, une cinquantaine de rebelles, intermittents et étudiants, ont grossi les rangs d’XR Poitiers. Assurément le collectif qui monte dans la Vienne. 

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