La fac à l’épreuve du virus

C’est encore l’heure des examens à l’université de Poitiers. Ici, le distanciel est privilégié. Si les étudiants s’adaptent plutôt bien, l’établissement prévoit un suivi sur le long terme.

Romain Mudrak

Le7.info

A l’annonce du troisième confinement, plus aucun examen universitaire ne pouvait se tenir en présentiel. C’était la règle ! Et difficile de savoir jusqu’à quand exactement elle allait s’appliquer… Alors les équipes de direction des différentes facultés de Poitiers se sont accordées pour organiser un maximum d’épreuves à distance, quoi qu’il arrive. « Notre double souci était de ne pas refaire à l’infini les emplois du temps et d’offrir très tôt une information stabilisée aux étudiants », explique Noëlle Duport, vice-présidente de l’université en charge des Formations. Dans tous les cas, d’un point de vue technique, il aurait été compliqué de tout faire en présentiel. En cause, le protocole sanitaire. Pour un cours, la jauge est de 50% de la capacité de la salle, tandis que pour un examen elle tombe à… 25%. Vous avez dit bizarre ?

En revanche, un certain nombre d’évaluations ne pouvaient se dérouler autrement qu’en présentiel. On estime qu’entre 1 000 et 1 500 étudiants fréquentent physiquement le campus de Poitiers actuellement. Le désert ! Ils sont convoqués tous les quarts d’heure et disposent d’un numéro de place pour éviter les rassemblements. Si les conditions pourraient être meilleures (sans la Covid), les étudiants s’adaptent bien. Selon Noëlle Duport, « le taux de réussite du premier semestre n’a pas été trop marqué par la situation ». Cette tendance est d’ailleurs confirmée par une enquête nationale menée par la Conférence des présidents d’université (lien à retrouver sur 
le7.info). Les enseignants seraient-ils particulièrement bienveillants ? Peut-être ! Toujours est-il que la vice-présidente aux Formations va s’atteler à « suivre les résultats sur le long terme ». Sans oublier le taux d’abandon qui risque de grimper. Fait étonnant, les cours en présentiel n’étaient pas tous pleins en mars. En réalité, beaucoup d’étudiants ont rendu prématurément leur appartement pour rejoindre leurs parents et réaliser quelques économies.

Etudes de santé : le numerus clausus suspendu
Les redoublants sont-ils favorisés dans l’accès aux filières de santé ? Deux systèmes coexistent cette année à Poitiers pour entrer en médecine, pharmacie, odontologie, sage-femme ou kinésithérapie. D’un côté, la Première année commune aux études de santé (Paces) et son concours sans pitié ; de l’autre, quatorze licences « avec accès santé » en contrôle continu. Attention, le nombre de places reste limité (277 pour les premiers à Poitiers contre 142 pour la seconde). Surprise, à la suite à la requête déposée par des étudiants mécontents de Montpellier, une ordonnance du Conseil d’Etat vient d’abroger l’arrêté minis- tériel fixant le nombre de places pour les redoublants de l’ex-Paces. Ces derniers ne devraient pas être pénalisés pour autant. Au contraire, ce sont les licences qui devraient voir leurs chances augmenter. Un nouvel arrêté est attendu cette semaine.

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