Cinémas : « Le plus important est de relancer la machine »

Après plus de six mois de fermeture, les salles de cinéma de la Vienne rouvrent leurs portes, ce mercredi. En dépit du couvre-feu à 21h et d’une jauge pour l’instant limitée à 35%, les exploitants se projettent avec optimisme.

Steve Henot

Le7.info

En coulisses, c’est de nouveau l’effervescence. Depuis les annonces du 29 avril, les salles de cinéma de la Vienne préparent activement leur réouverture. Avec enthousiasme. « La date du 19 mai était une agréable surprise pour nous car on s’attendait plutôt à rouvrir en juin », admet Dominique Soulard, 
directeur du Loft à Châtellerault. Surtout, il flotte le sentiment que cette fois, c’est la bonne. « Notre plus gros soulagement, c’est de voir la vaccination entrer en jeu. Dans la tête, on se dit qu’on ne va plus connaître de stop and go », explique à son tour Stéphane Bossé, exploitant du complexe CGR de Buxerolles.


Les cinémas de la Vienne entrevoient « la lumière au bout du tunnel », après un peu plus de six mois de fermeture qui leur ont semblé interminables. « Moralement, ça a été un peu difficile », reconnaît Marjorie Dangel, la directrice du Dietrich, à Poitiers. En attendant, les salles se sont attachées à garder le contact autant que possible avec leur public. L’équipe du CGR Castille a ainsi partagé sur les réseaux sociaux ses films coups de cœur, à voir à la télé ou en VOD. Le Dietrich a, lui, poursuivi les séances virtuelles via la plateforme La Vingt-Cinquième Heure et a même accueilli des résidences d’artistes locaux. « Des moments assez chouettes, réconfortants », souligne Marjorie Dangel. 


« Faire le dos rond pendant un mois »

Cette période n’a pas davantage fragilisé les salles sur le plan économique. « Les aides nous ont permis de supporter les charges », confie Dominique Soulard. La reprise d’activité reste salutaire, mais elle va aussi s’accompagner d’une certaine inertie. Avec un couvre-feu fixé à 21h et une jauge limitée à 35% (puis à 65% à partir du 9 juin), les premières séances seront forcément timides. « Le plus important est de relancer la machine, balaye Stéphane Bossé. Il faudra faire le dos rond pendant un mois, jusqu’à la fin du couvre-feu. Après, tout va s’enclencher. »

Les exploitants ont appris à être patients. Ils ont aussi retenu du premier déconfinement que le public est resté attaché au cinéma, malgré l’émergence des plateformes de VOD. Et le nombre important de sorties à venir les invite à l’optimisme. « Le calendrier était vide après juin 2020. Là, il y a un marché mondial qui est en passe de redevenir cohérent, avec le retour des grosses productions américaines. Cet été, il y aura une offre riche et variée », anticipe Dominique Soulard. Des événements comme La Fête du cinéma, du 30 juin au 4 juillet et, peut-être, des avant-premières en présence des équipes de films seront à même de booster la fréquentation dans les prochaines semaines. Marjorie Dangel, elle, préfère rester prudente. « On a un public fidèle, mais les gens auront peut-être aussi envie d’aller en terrasse… »

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