Poitiers - Les techniciens de laboratoire sortent de l’ombre
Claire Brugier

Le7.info

Au CHU de Poitiers, ils sont près de 150, répartis dans les différents laboratoires de biochimie, cytologie, hématologie, microbiologie… Ce mardi, à la suite d’un appel national, les techniciens de laboratoire ont décidé de faire entendre leur voix pour revendiquer une juste reconnaissance de leur spécificité professionnelle et une revalorisation salariale à la hauteur de leurs compétences et de leur investissement. La grève a été particulièrement suivie. Plus d’une centaine (certains avaient été réquisitionnés pour les besoins des services ou étaient absents ce jour de l’établissement) se sont retrouvés derrière la banderole « Pas de labo, pas d’hosto ». La crise sanitaire n’a fait que révéler davantage qu’ils constituaient un maillon essentiel. « Entre octobre et février, il y a eu une explosion du nombre de tests. On est passé de 4 000 à 15 000 par semaine. Nous avons été une cinquantaine de techniciens à nous mobiliser en renfort, souligne Julian Laroche, technicien dans le laboratoire de pharmaco-toxicologie du CHU. Depuis le début de la crise, tous les secteurs de la santé sont mobilisés. On parle des médecins, des infirmiers… Jamais des techniciens. » Un maillon pourtant essentiel - mais invisible - entre l’infirmier qui réalise l’acte et le biologiste qui l’analyse. Ces professionnels réclament donc la réingénierie de la formation au poste de technicien et ils dénoncent le recul du gouvernement qui, lors du Ségur, a reporté à une date indéterminée la revalorisation de leur statut, de la catégorie B à A. « Pour être technicien, il faut un bac +2, certains d’entre nous ont même une licence. Or en fin de carrière, un technicien touche moins qu’un aide-soignant. » 

À lire aussi ...