Savez-vous que Joey Starr ou encore Soprano enregistrent des chansons pour aider les collégiens à apprendre les grandes notions d’histoire et de français ? A la manœuvre, une startup créée il y a trois ans, Studytracks. Un pied en France, l’autre en Californie, cette petite entreprise qui emploie une vingtaine de profs et de chanteurs propose toute une gamme de morceaux (60% de rap) à vocation pédagogique sur des thèmes variés : la résistance, le théorème de Thalès, le système solaire… Et en plus, ça sonne bien ! Deux albums sont disponibles sur les plateformes de streaming.
Studytracks revendique 50 000 utilisateurs mensuels et bientôt plus, car la startup basée dans l’Essonne vient de recevoir un joli coup de pouce. Et c’est à Poitiers que tout s’est joué… Lauréate d’un appel à projets lancé par la Région, elle est accompagnée depuis janvier par l’EdLab, un laboratoire d’innovation numérique pour l’éducation piloté par le SPN (Réseau des professionnels du numérique). Grâce à cela, l’application destinée d’abord aux élèves dans un cadre familial a fait son entrée dans les établissements scolaires.
Alexandre Houpert, co-fondateur de Studytracks, a pu rencontrer Mathias Charton, inspecteur pédagogique de musique au sein de l’académie de Poitiers, qui a eu une idée étonnante. « Une expérimentation a été menée au collège de Secondigny dans les Deux-Sèvres, raconte le créateur de Studytracks. La professeure d’histoire a rédigé des fiches sur la IIIe République, nous les avons transformées en chansons avec des rimes, qui ont été reprises en cours de musique. » Cette préconisation de celui qui est aussi président de l’association des chorales scolaires pourrait vite faire le tour du pays. Grâce à l’EdLab, Studytracks fera également son apparition en septembre dans le catalogue des outils et formations proposés par Canopé, depuis la Technopole.
Un autre exemple ? Iteca, une startup angoumoisine spécialisée dans la réalité virtuelle, également soutenue par l’EdLab, a pu tester sa solution grandeur nature avec des étudiants de la licence professionnelle Automation et robotique de l’université de Poitiers. Grâce à un jumeau numérique utilisant les codes des jeux vidéo, ils peuvent visualiser le résultat de leur programmation comme s’ils étaient vraiment devant la chaîne de production. « On a constaté une forte adhésion des étudiants qui ont pu commencer à s’autocorriger, indique Arnaud Favareille, directeur général d’Iteca. Grâce à l’EdLab, on a rencontré un expert qui nous aide à renforcer la dimension pédagogique de notre outil. » La formation est devenue un nouveau débouché pour cet PME innovante jusque-là exclusivement tournée vers l’industrie. Un nouvel appel à projets est ouvert jusqu’au 31 mai. Plus d’infos sur edlab.fr
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