eTwinning, un outil de mobilité

Portée en France par Réseau Canopé depuis son siège de Chasseneuil, la plateforme eTwinning permet à des enseignants de monter des projets interdisciplinaires à distance avec des collègues européens.

Claire Brugier

Le7.info

Plus de 930 000 enseignants de 43 pays l’utilisent en Europe. La plateforme eTwinning est le pendant numérique d’Erasmus+. Numérique et pas virtuel, Elisabeth Sauser-Monnig y tient. « Il s’agit véritablement de mobilité numérique, avec la mise en place d’activités collaboratives à distance », précise la responsable du bureau d’assistance national. Un projet ? L’enseignant lance un appel à collaboration via la plateforme. Il peut aussi s’intégrer à un projet lancé par un collègue ailleurs en Europe. « eTwinning est en quelque sorte un réseau social à destination des enseignants, résume Elisabeth Sauser-Monning. Ils font souvent un métier solitaire. La plateforme peut être un fort vecteur d’évolution des pratiques pédagogiques. C’est aussi une façon d’être citoyens européens. »

En France, la plateforme est portée par Réseau Canopé 
(101 ateliers dans toute la France), depuis son siège de Chasseneuil-du-Poitou. Le bureau eTwinning a un correspondant dans chaque académie et des enseignants ambassadeurs. Elle a également organisé la semaine passée un séminaire à l’attention des conseillers pédagogiques. Il n’y a jamais assez de prescripteurs… « L’utilisation d’eTwinning n’entre pas dans la formation initiale des enseignants, reprend Elisabeth Sauser-Monnig. Nous sommes là pour les accompagner dans la méthodologie et la pédagogie de projets à distance, si besoin dans le numérique. Le travail à distance offre un potentiel énorme pour construire une relation dans la durée. Les enseignants peuvent introduire l’Europe dans leurs classes de façon sécurisée. »

Une plateforme d’échanges

La plateforme peut aussi être un tremplin vers des échanges européens en présentiel. « C’est le moyen d’identifier des partenaires fiables et de développer des habitudes de gestion de projets et des pratiques pédagogiques adaptées à un projet international », confirme Elisabeth Sauser-Monnig. La plateforme peut ainsi devenir le premier palier vers Eramus+.

Françoise Morisson, enseignante de CM1 et CM2 à l’école de Puy-Lonchard, à Cissé, l’expérimente actuellement. L’an dernier, elle a participé à Polar, un projet autour des pôles et du changement climatique dont la finalité était la réalisation d’un film collaboratif. Les élèves de sa classe, avec d’autres du Portugal, de Grèce, de Croatie, d’Espagne et d’Italie, ont ainsi imaginé et filmé le voyage en Arctique d’une sterne qui interroge les animaux qu’elle rencontre. Forte de cette expérience, Françoise Morisson a entamé avec son collègue Patrick Fouquet un autre projet baptisé Sail Away, en utilisant désormais eTwinning différemment. « Cissé est jumelée avec des communes de tous les pays d’Europe. Nous souhaitons faire de même à l’échelle de l’école. Nous utilisons la plateforme eTwinning pour échanger et préparer notre rencontre, qui aura lieu en mars 2022 à Lathus. »

Au-delà de la mise en place de projets, Françoise Morisson décrit « un incroyable levier pour l’anglais », tous les échanges entre classes se faisant dans la langue de Shakespeare. « Les enfants adhèrent complètement, ils sont vraiment dans la communication avec les autres. » L’enseignante aussi apprécie. « C’est une ouverture sur le monde, une bouffée d’oxygène qui nous permet d’entrer en contact avec d’autres collègues, de découvrir d’autres systèmes… Et grâce à des allers-retours constants, le projet s’enrichit. »

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