Gestion de l’eau : vers un changement de culture

La consultation publique sur le futur schéma d’aménagement et de gestion des eaux se termine le 1er septembre. Alors que la Vienne, le Clain et la Gartempe subissent de plein fouet le changement climatique, un plan d’actions à 3,6Md€ est sur la table.

Romain Mudrak

Le7.info

Savez-vous qu’en 2020, seuls 24% des rivières du bassin de la Loire étaient considérées en « bon état » ? Autrement dit dotées d’une eau qui « permet une vie animale et végétale riche et variée, au sens de l’Agence de l’eau. Une eau exempte de produits toxiques, une eau disponible en quantité suffisante pour satisfaire tous les usages et toutes les activités humaines. » Certes, la proportion remonte à un tiers lorsque l’on zoome sur les bassins de la Vienne et de la Creuse dont dépendent notamment deux rivières chères aux habitants du département, le Clain et la Gartempe. Mais il n’y a pas de quoi se réjouir… « Malgré les progrès réalisés ces dernières années et les dynamiques engagées, le changement climatique nous prend de vitesse, c’est une véritable course contre la montre qui est lancée », souligne Olivier Reynard, délégué Poitou-Limousin de l’Agence de l’eau Loire-Bretagne. Il va falloir redoubler d’effort. C’est tout l’enjeu du nouveau Schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (Sdage) soumis jusqu’au 1er septembre à la consultation publique (retrouvez le lien sur le7.info).

Informer le public

L’objectif : atteindre le seuil de 61% d’eaux en bon état d’ici 2027… C’est ambitieux car, mise à part cette année, les périodes de sécheresse estivales répétitives nuisent gravement à l’équilibre des écosystèmes que constituent les rivières. Dans ce contexte, tous les obstacles à l’écoulement de l’eau posent problème. Le Sdage veut en réduire le nombre. Les anciens barrages et moulins inutilisés sont dans le viseur. Tout comme les plans d’eau. L’établissement public territorial du bassin de la Vienne a même déjà lancé une prime pour inciter les propriétaires à supprimer les étangs inutiles (Le 7 n°526). Le document évoque aussi la nécessité de recréer des prairies et autres zones humides en bordure de rivière, ainsi que des haies pour ralentir l’érosion tout en absorbant les nitrates et autres pesticides produits par l’agriculture. Un effort qui passe par un changement de culture, dans tous les sens du terme. La pollution agricole mais aussi celle des villes et des industries sont clairement visées. Chacun peut agir à son échelle, rien que pour économiser l’eau. « Le but de la consultation est que chacun soit conscient des problèmes, reprend Olivier Reynard. Il est important d’informer le public car le Sdage nous concerne tous. »

Les associations ont un rôle crucial de sensibilisation. Fin juillet, une vingtaine d’adhérents de SOS Loire Vivante, qui remontaient la Gartempe à vélo et en canoë, ont fait escale à Saint-Pierre-de-Maillé le temps d’un débat grand public sur ce futur schéma. Son directeur Simon Burner évoquait alors « l’importance de renforcer la gouvernance locale pour anticiper les tensions entre les différents usagers de l’eau en période d’étiage ». Le Sdage est aussi là pour cela.

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