
Aujourd'hui
Le Président de la République a lancé ce lundi les Etats généraux de la justice depuis le palais des congrès du Futuroscope. Dans un discours d'une heure, Emmanuel Macron a d'abord rappelé une "augmentation historique" du budget de la justice de "30% en cinq ans", avec notamment la création de "700 postes de magistrats". Mais il a aussi insisté sur la nécessité de moderniser la justice avec deux objectifs principaux : "restaurer le pacte civique entre la Nation et la justice et garantir l'efficacité du service public de la justice". Pour mener les débats, Emmanuel Macron a annoncé la création d’une commission "indépendante" pilotée par Jean-Marc Sauvé et constituée d’une dizaine de personnalités. Justice civile, pénale, délais d’instruction, budget, missions du procureur, réinsertion… Tous les sujets sont sur la table. "Je vous donne un mandat de liberté", a précisé le Président. Les citoyens sont amenés dès à présent à s’exprimer jusqu’à la fin novembre sur la plateforme numérique www.parlonsjustice.fr. Remise en cause dans le débat public, la justice souffre d'un manque de confiance. "Si la justice atteint ce niveau de défiance, c'est qu'elle ne parvient pas à remplir son rôle : trancher rapidement les conflits qui émaillent la société. Les lenteurs de la justice ne satisfont personne, ni les victimes qui ont un sentiment d'impunité, ni les policiers et gendarmes qui ont le sentiment d'inutilité, ni les magistrats et les avocats qui vivent la même frustration, ni même encore les coupables pour lesquels la peine perd de son sens. Ces Etats généraux doivent être l'occasion de penser un service public de la justice moderne, c'est-à-dire marqué par l'effectivité, la lisibilité et l'ouverture sur la société." A noter que l'intervention du chef de l'Etat a été précédée de six témoignages, dont celui de la Poitevine Gwendoline Grabowski, victime d'abus sexuel dans son enfance et fondatrice de l'association Enfance violée, enfance volée. Elle dénonce le fait que son dossier ait été "classé sans suite sans en être informée personnellement et sans explication." Tout un symbole. Enfin, Emmanuel Macron aimerait encore intégrer le droit dans la formation de base des citoyens et faire en sorte que la justice adopte un langage moins technique, en résumé "plus de pédagogie et de simplicité". Le calendrier des Etats généraux de la justice est serré. Après les citoyens, des experts de la discipline se réuniront en décembre et janvier. Une série de propositions sera publiée fin février et tous les candidats à la Présidentielle pourront s’en saisir.
À lire aussi ...