Ma vie de château - La Guiberderie crève l’écrin

A Charrais, près de Neuville, Christine Spillebeen et Geert Vanovertvekdt ont acquis le château de la Guiberderie en 2010. Le couple belge veille sur cette bâtisse du XVIIe siècle, où il se sent apaisé.

Arnault Varanne

Le7.info

Depuis la place de l’Eglise, impossible de le deviner. Pour vivre heureux, vivons cachés. Si l’adage se vérifie, alors les propriétaires du château de la Guiberderie, à Charrais, ont l’éternité devant eux ! Pour découvrir leur gentilhommière, il faut contourner l’église, puis filer sur la première ruelle à droite. Là, une allée d’une trentaine de platanes vous escorte jusqu’au point final, sous le regard d’un cheval de réforme, d’un baudet du Poitou et d’un couple de mulets qui portent beau. Bienvenue à la Guiberderie, ses 11 hectares et quelque 500m2 habitables. L’hôte s’appelle Geert Vanovertvekdt, s’excuse pour son français hésitant -il est en réalité excellent- et passe à table sans sourciller. Le médecin généraliste, qui exerce encore un tiers de son temps à Knocke, dans les Flandres, est tombé sous le charme en 2010.

« Nous avons une petite propriété à Port-Sainte-Marie (Lot-et-Garonne), mais nous cherchions une demeure plus proche de chez nous », commente Geert. Sa femme Christine travaille encore, d’où des allers-retours incessants. Les premières recherches furent infructueuses. « Tous les châteaux que nous avons visités étaient trop sombres, avec de petites fenêtres. Ma femme est habituée à la plage, au soleil, à la luminosité. » La bâtisse érigée en 1652 s’est offert à eux, comme une évidence. C’était en 2010 et, depuis, la lune de miel se prolonge. Avec, toutefois, quelques heures de labeur et des gouttes de sueur. Les moquettes murales sont très vite passées de vie à trépas. Mais l’esprit de la Guiberderie demeure. « Un architecte belge nous avait proposé une rénovation intérieure dans un style très moderne. Nous avons préféré garder le style, le caractère. »


Ici, pas de stress

Le rez-de-chaussée se décline de salons en salle à manger, avec une porte dérobée pour passer de la bibliothèque à la buanderie. L’immense escalier central qui mène au premier étage est d’origine et donne le vertige. Au premier, cinq chambres à coucher servent à accueillir famille et amis. Trois sont équipées de salles de bain. Au deuxième, le grenier, on trouve une autre « salle à coucher » (sic) et un espace détente avec billard. Il y a plus d’un siècle, la Guiberderie a brûlé. Désargentée, la famille Marquet a préféré sacrifier le troisième étage et rabaisser la toiture. Quelques poutres au rez-de-chaussée portent encore les stigmates du brasier.

Hormis un feu d’artifice et quelques défilés de véhicules anciens, le domaine accueille peu d’événements. « Nous avions accepté quelques photos de mariage », précise Geert, soucieux de préserver son intimité. Le Flamand apprécie pourtant la douceur de vivre à la française, « les échanges avec les gens », l’absence de stress. Il n’aime rien tant que fumer un bon cigare, accompagné d’un rosé de Buzet, appellation du Lot-et-Garonne. La vie de château en somme, entourée d’animaux. A l’aube et au crépuscule, les biches s’avancent sans crainte vers le point d’eau à l’entrée de la Guiberderie. 

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