samedi 02 novembre
La chaufferie paille de Poitiers fonctionne depuis le début du mois, contribuant à alimenter 12 300 équivalents logements. Soucieuse d’accélérer la transition énergétique, Grand Poitiers vise l’extension de son réseau de chaleur renouvelable.
Livrée il y a un peu plus d’an, la chaufferie paille de Poitiers est enfin en marche. Depuis le début du mois, la structure située face au lycée du Dolmen alimente en chaleur « verte » -ou renouvelable- le CHU, la piscine de la Ganterie, la patinoire et plusieurs immeubles et maisons… Soit l’équivalent de 12 300 logements, de Beaulieu aux Trois-Cités, en passant par la Gibauderie et le Dolmen, évidemment. Elle complète ainsi l’autre réseau de chaleur relié à la chaufferie biomasse-bois des Couronneries, qui dessert aussi Buxerolles, pour former un ensemble de 32 km. « Le plus grand réseau de chaleur de Nouvelle-Aquitaine », rappelle Florence Jardin, présidente de Grand Poitiers.
Surtout, cette chaufferie doit permettre à la communauté urbaine d’éviter l’émission de 23 000 tonnes de CO2 par an, soit l’équivalent de 11 000 voitures retirées de la circulation. Elle consommera entre 5 000 et 6 000 tonnes de paille par an, pour un rendement estimé à 4,5MW. « La paille utilisée est produite en proximité (à 50km autour de Poitiers, ndlr), renforçant ainsi les liens entre développement rural et activités urbaines », se réjouit Florence Jardin. Reste que la paille s’est faite rare ces deux dernières années. « On utilise moins de 1% de la paille produite dans la région », souligne Sylvie Jéhanno, présidente-directrice générale de Dalkia, filiale d’EDF qui exploite la chaufferie.
D’autres réseaux à l’étude
Grand Poitiers ne devrait pas en rester là. Une troisième phase d’extension du réseau des Couronneries est d’ores et déjà à l’étude. L’établissement d’un réseau à Bel-Air serait par ailleurs en bonne voie. « Les études ont été présentées aux élus, ainsi qu’aux habitants qui seront potentiellement raccordés demain, confie Aloïs Gaborit, l’un des deux élus en charge de la Transition énergétique. On va entrer dans une phase de concrétisation au cours des mois à venir. » Un réseau est aussi envisagé pour le secteur de la gare, dans le cadre du projet de reconfiguration du quartier.
Délégataire du contrat de développement d’énergies renouvelables thermiques de l’Ademe, Grand Poitiers aspire également à financer d’autres réseaux dans de plus petites communes, comme Mignaloux-Beauvoir. « Des communes qui ne sont pas éligibles au Fonds Chaleur, mais qui ont tout leur intérêt dans le maillage territorial des réseaux », assure Aloïs Gaborit. C’est un levier « fondamental » selon Romain Mignot, l’autre vice-président à la Transition énergétique, pour répondre aux objectifs fixés par le Plan Climat-Air-Energie territorial (38% d’énergies renouvelables à l’horizon 2030). « Nous avons de l’énergie locale qui garantit la maîtrise et la régulation des coûts. Le contexte, avec l’augmentation du prix du gaz et du pétrole, est très favorable aux réseaux de chaleur. »
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