Les producteurs à l’affût

Entre la crise sanitaire et la grippe aviaire, les éleveurs de volailles se débattent pour que la période des fêtes leur reste favorable. Après une période de flottement, c’est plutôt bien parti

Arnault Varanne

Le7.info

Les traditions ont la vie dure. Et même si l’attentisme règne à quelques jours des fêtes de fin d’année, Noël en tête, les consommateurs conservent leurs « bonnes » habitudes. A la Maison Mitteault, producteur de foie gras de Chalandray, 
« les clients sont plus que jamais au rendez-vous », selon Hubert Mitteault. En dépit du contexte, entre crise sanitaire (Covid-19 et grippe aviaire dans d’autres départements) et polémique sur le foie gras, le co-gérant de la PME familiale ne boude pas son plaisir. « On fournit plus de colis d’entreprises qu’en 2020. On sent que les gens veulent se faire plaisir. » Seule la clientèle de traiteurs a disparu, en raison des annulations de repas et réveillons. « Et comme beaucoup de restaurateurs que nous fournissons ferment dans cette période, on ne voit pas de changement. »

« 2020 était plus intense en commandes »

L’attentisme et les hésitations, Pauline Douteau les ressent plus directement. La jeune éleveuse de volailles bio de Valence-en-Poitou a bénéficié de peu de visibilité. « Les commandes se sont débloquées il y a dix jours seulement. Beaucoup de gens s’y prennent à la dernière minute. » Elle qui commercialise poulets, pintades et canards en direct ou auprès de magasins spécialisés a, paradoxalement, mieux vendu l’année dernière. « Disons que 2020 était plus intense en commandes, les gens s’y étaient pris à l’avance. » 
La grippe aviaire ? « A partir du moment où on explique la situation, il n’y a plus d’inquiétude », estime Pauline Douteau. Chez Plaisirs Fermiers, à Poitiers, le démarrage a été tardif mais les gourmets ont rattrapé leur retard. « On ne va pas se plaindre, les clients viennent en masse depuis quelques jours, confirme le magasin de producteurs. On a autant de commandes qu’en 2019, pour des repas de dix-douze personnes contre quatre à six personnes l’année dernière. »

Le plaidoyer de Karine Desroses
Karine Desroses s’inquiète des effets délétères de la 5evague de Covid-19 sur la consommation et de « l’espèce de psychose » qu’elle suscite. La présidente de la Chambre de métiers et de l’artisanat 86 exhorte les habitants de la Vienne à « acheter le plus possible chez les commerçants locaux » pour les soutenir dans cette « période compliquée ». Notamment pour les traiteurs, victimes d’annulations en cascade de repas d’entreprises et autres réveillons« L’artisanat va bien, on n’a pas à se plaindre, mais on doit faire face, en plus du Covid, à une hausse du coût des matières premières et à des difficultés d’approvisionnement ». 

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