Nouveau bac : le code a changé

Avec la réforme du lycée et ses nombreuses combinaisons de spécialités, de nouveaux profils de bacheliers toquent à la porte des établissements d’enseignement supérieur, qui doivent forcément s’adapter.

Romain Mudrak

Le7.info

Exit les séries traditionnelles S, ES et L ! Depuis 2019, les lycéens peuvent colorer leur parcours en optant à leur guise pour des spécialités qui n’ont parfois rien à voir entre elles. Sauf que désormais, les établissements d’enseignement supérieur se trouvent quelque peu déboussolés par l’arrivée de nouveaux bacheliers aux profils très variés. « Vous mettez le doigt sur un très grand sujet qui nous préoccupe énormément. Les enseignants et les assesseurs à la pédagogie voient poindre les conséquences de ces spécialités en termes de compétences », alerte Noëlle Duport. La vice-présidente de l’université de Poitiers en charge de la Formation doit réunir ses collègues à l’issue de cette première année pour envisager des adaptations et des remises à niveau
.

La faculté des Sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps) a dû réagir très vite à cette situation. Avec 
3 000 demandes pour 
270 places en Licence 1, cette composante de l’université a défini depuis longtemps des 
« attendus », histoire d’effectuer un premier tri à l’entrée (Le 7 n°368). Conséquence, « dans la mesure où le tronc commun du bac est orienté sur des compétences littéraires, on a décidé de valoriser davantage le choix de spécialités scientifiques », explique le directeur Aurélien Pichon. Ce concept est détaillé sur le site de la Conférence des directeurs de Staps (c3d-staps.fr),
 où les prétendants à l’entrée dans cette faculté trouveront aussi un outil de positionnement très précieux baptisé Apply : 
« Ils rentrent leurs résultats par discipline, leur niveau d’engagement associatif et obtiennent des conseils pour améliorer leurs chances d’intégrer les Staps », poursuit Aurélien Pichon.

Qu’en est-il des classes préparatoires aux grandes écoles ? 
Au lycée Camille-Guérin de Poitiers, la proviseure et son équipe ont dû adapter le mode de recrutement des quinze sections littéraires, scientifiques et économiques. « C’est plus compliqué en prépa « agro-véto ». Avant, tous les élèves de bac S avaient fait des mathématiques, de la physique et de la SVT, aujourd’hui ils doivent choisir deux spécialités en terminale, précise Sabine Dubernard. On regarde donc la troisième spécialité que les élèves avaient en première et on prévoit en début d’année un accompagnement par discipline, des heures de soutien. » Ces nouvelles modalités seront à coup sûr au centre des questions posées par les familles lors des portes ouvertes de l’établissement, le 29 janvier.


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