Aujourd'hui
Parce que la maîtrise des outils numériques n’est pas intuitive pour tout le monde, les seniors sont souvent les proies faciles de l’illectronisme. Or, au-delà de la simple maîtrise d’outils technologiques, l’enjeu est sociétal.
Les Français ne sont pas égaux face aux outils numériques et aux nouvelles technologies. Selon l’Insee, 17% d’entre eux seraient victimes d’illectronisme. La crise, et tout particulièrement les périodes de confinement, en imposant une distance physique, n’ont fait qu’amplifier cette fracture déjà largement creusée par la dématérialisation croissante des démarches administratives. Aujourd’hui, il ne s’agit plus seulement de savoir utiliser un ordinateur mais de « naviguer », voire de « surfer » sur des plateformes Internet, des applications, des messageries informatiques ou des smartphones. Si le risque de déconnection n’est pas l’apanage des seniors, ces derniers sont particulièrement affectés par ces nouvelles pratiques.
Au sein d’Accor, association basée aux Couronneries à Poitiers, les ateliers informatique ont vu le jour dès le début des années 2000 « car on sentait la nécessité d’entrer dans ce nouveau mode de communication encore balbutiant, note la secrétaire Jocelyne Tranchant. Au début, le formateur se déplaçait dans les communes pour une initiation générale : découverte de l’ordinateur, maniement de la souris… Puis les nouvelles technologies sont allées très vite. Désormais nous proposons dix thèmes d’ateliers. En 2021, nous en avons proposé huit sur la visioconférence. Cela permet aux grands-parents de communiquer plus facilement avec des enfants et petits-enfants éloignés. » Les demandes des adhérents, âgés de 55 à 96 ans, ont évolué. Derrière perce « la peur de décevoir, d’être dans l’incapacité, souligne Jocelyne Tranchant, ce qui rejoint une forme de perte d’autonomie ».
Autonomie et confiance
Fort du même constat, Habitat de la Vienne a mis en place en 2016 des ateliers hebdomadaires et gratuits, en partenariat avec Unis Cités et l’association Silver Geek. Animés par des jeunes en service civique et en décrochage scolaire, ils ont lieu cette année à Châtellerault, Jaunay-Marigny, Vivonne, Bonneuil-Matours et Verrières. « Ils s’appuient sur les besoins classiques, liés à l’utilisation de la boîte mail, de la visio, des réseaux sociaux ou encore à la prévention contre les arnaques, détaille Laure Chabanne, chargée de services seniors. Mais ce sont aussi des lieux de convivialité intergénérationnelle »… quand il ne s’agit pas de préparer les tournois Silver geek de Wii bowling !
« A travers tout ça, c’est le contact humain qui est recherché, analyse Jocelyne Tranchant. Les seniors sont un public habitué à avoir des contacts hors technologies. Parfois, ils n’en ont aucune envie. » Ils subissent. « Les questions d’usage sont souvent la porte pour aller plus loin. On utilise ensuite le levier de la curiosité pour leur donner envie de faire les choses ; ça peut être une recette de cuisine, les actualités, des comptes rendus de conseils municipaux… décrit Marie Langelier, l’une des animatrices des permanences numériques de L’Arentelle, aux Roches-Prémarie. Parfois les gens ont l’impression d’être bêtes alors qu’il est normal de ne pas savoir. »
Peur de mal faire, sentiment d’échec, la fracture numérique ne saurait donc se résumer à des difficultés informatiques ou à des craintes liées à la cybersécurité, elle touche à la confiance en soi, et ce quel que soit l’âge.
Crédit : Habitat de la Vienne.À lire aussi ...
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Expériences en apesanteur pour les élèves ingénieurs
Cinq étudiants de l’Isae-Ensma travaillent depuis plusieurs mois sur un projet de voile aérodynamique de désorbitation pour nano-satellites. Début octobre, deux d’entre eux ont pu tester leur équipement en apesanteur, au cours d’une série de vols paraboliques menés au départ de Bordeaux-Mérignac.