Dans le microcosme du potager

Le Petit Peuple du Potager est la dernière sortie de Grenouilles, boîte de production audiovisuelle installée à Poitiers. Bientôt diffusé sur Arte, le documentaire nous plonge dans l’univers des insectes qui peuplent nos jardins, à leur échelle.

Steve Henot

Le7.info

Les insectes cohabitent avec nous, discrètement, à même nos jardins. Et pourtant, nous ne connaissons que trop peu toutes ces vies minuscules qui grouillent par milliers sous nos pieds. C’est après avoir découvert leur rôle dans l’équilibre d’un potager, des premières pousses à la récolte, que Guilaine Bergeret et Rémi Rappe ont souhaité leur consacrer un documentaire. « On a voulu montrer leur capacité à répondre à un problème naturel, confie la co-réalisatrice. Cette harmonie des insectes avec les plantes nous a fascinés. »


Issu d’une collaboration franco-allemande, notamment avec la boîte poitevine Grenouilles Productions, Le Petit Peuple du Potager conte les histoires de différentes espèces, selon le cycle des plantes. Saviez-vous par exemple que la reine bourdon, indispensable à la pollinisation, pouvait pondre à elle seule une colonie de soixante ouvrières ? Ou encore que la femelle perce-oreille était très utile pour « nettoyer » les légumes des pucerons, en plus d’avoir un instinct maternel développé ? « La biodiversité que l’on montre est celle de chez nous, souligne Guilaine Bergeret. On a cette chance d’avoir quand même pas mal d’insectes dans notre région. Sauf pour le perce-oreille, j’étais surprise de ne pas en voir assez. » 


Le « Microcosmos poitevin »

Dans ce cas précis, les deux réalisateurs ont dû « emprunter » des individus à l’Institut de recherche sur la biologie de l’insecte (Irbi) de Tours. Entre autres espèces insaisissables. Si le film comporte un certain nombre de scènes en extérieur, dans la campagne poitevine, la plupart ont été tournées… en studio, au domicile de Guilaine Bergeret. Une pièce était par exemple dédiée à l’accouplement et aux pontes, 
« pour pouvoir avoir une maîtrise de la lumière », explique la cinéaste. Et pour suivre au plus près les insectes, à leur échelle, l’équipe de tournage a usé des toutes dernières techniques de macrovidéo. Notamment des caméras à 1 000 images par seconde qui permettent de réaliser des ralentis d’une rare précision. 
« On voulait beaucoup de mouvement, c’est pourquoi nous avons aussi utilisé des travelings, des grues motorisées qui devaient être très stables. Parfois, on faisait aussi tourner des décors montés sur un plateau. »


Pour Gildas Nivet, co-gérant de Grenouilles Productions, on est là devant « le Microcosmos poitevin », référence faite au film mutliprimé de Claude Nuridsany et Marie Pérennou qui, déjà, plongeait le spectateur dans le petit univers des insectes. Une influence évidente. « On s’est aussi inspiré de La Citadelle assiégée, qui est une sorte de Seigneur des anneaux avec des termites et des fourmis !
On avait envie de jouer avec les codes de la fiction. » Mais aussi de promouvoir la permaculture. « L’idée était d’apporter des notions différentes, d’en finir avec l’image du jardin tondu, très organisé et d’accepter que la perte générée par les insectes fait partie de la récolte. » 
La preuve par l’image.


Projection du Petit peuple du potager le samedi 2 avril, à 16h, au TAP Castille.

DR

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