Les métiers façon Jeux olympiques

Les Olympiades, comme d’autres concours des métiers, permettent de mettre en valeur des savoir-faire mais elles constituent aussi une expérience formatrice pour les jeunes candidats, à l’instar d’Emeric Labat, champion de France Worldskills en art floral.

Claire Brugier

Le7.info

« C’est la première grande aventure de ma vie ! » En octobre prochain, Emeric Labat, 21 ans, sera à Shanghai pour y défendre les couleurs de la France lors de la finale mondiale de la 46e édition des Worldskills, le nom anglo-saxon des Olympiades en Nouvelle-Aquitaine. Le jeune homme, formé en art floral au CFA de Saint-Benoît, aujourd’hui chef d’atelier à Pau, a auparavant franchi toutes les étapes régionales et nationales. Vendredi et samedi, lors du Salon de l’apprentissage à Poitiers, elles seront neuf à tenter de marcher dans ses traces lors des présélections. Ils seront dix-huit en maçonnerie. Seule condition : avoir moins de 23 ans lors de la compétition internationale finale, en 2024, à Lyon. « 40% des candidats sont des apprentis, autant sont des lycéens et les 20% 
restants sont des professionnels », 
précise Damien Moncassin, de la direction de l’Orientation à la Région. Depuis une quinzaine d’années, le concours n’a cessé de prendre de l’ampleur et la Région dédie aujourd’hui près de 2M€ à chaque édition. « En 2006, les épreuves régionales concernaient 36 métiers, 232 candidats sur 6 000m2 de compétition, avec 3 600 visiteurs. En octobre, pour les épreuves régionales à Bordeaux, 70 métiers seront représentés, sur 26 000m2, avec 
43 000 visiteurs attendus ! C’est un temps d’orientation important. L’objectif est de développer une culture générale des métiers, pour sortir des représentations. »

« Une démarche 
volontaire »

Vitrine grandeur nature des métiers, les Olympiades, comme d’autres compétions du genre, participent aussi de la formation des candidats. Stéphanie Cervo, à l’origine de la filière fleuristerie au CFA de Saint-Benoît, encourage donc ses élèves à se lancer. « S’ils ne gagnent pas de médaille, ils s’enrichissent sur d’autres plans, assure l’enseignante (Le 7 n°527). Ils gagnent en formation, en confiance en eux, ils se découvrent. » 


« Tous recherchent l’excellence technique mais ils gagnent aussi en maturité car ils se créent des occasions de rencontres avec des réseaux professionnels, d’autres métiers…, renchérit Damien Moncassin. Et les inscrits n’ont pas de problème pour trouver du travail. Participer aux Olympiades est une démarche volontaire qui se valorise. » 


L’engagement dans un concours est signe de motivation. Emeric Labat a ainsi passé ses premiers à 16 ans. « Pour moi, c’était une évidence. Cela donne confiance en soi, cela nous apprend à tenter, à pousser les portes qui s’offrent à nous. » Et à composer avec les contraintes. Même s’il n’est pas toujours simple de faire coïncider un emploi du temps professionnel et un entraînement physique et mental digne d’un athlète des JO, le champion de France Worldskills envisage déjà une participation à la Coupe de France d’art floral. 


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