Le chocolat dans tous ses états

Les Français en mangent 7,3kg par an, et ce n’est qu’une moyenne. Le chocolat, des planteurs aux consommateurs, est l’objet d’une grande exposition jusqu’au 
31 décembre à l’Espace Mendès-France, à Poitiers. L’occasion de briser quelques idées reçues sur cet aliment plaisir.

Romain Mudrak

Le7.info

Le chocolat ne pousse pas en tablettes ! A l’origine, il y a un arbre, le cacaoyer. Rien de très étonnant jusque-là. Mais savez-vous que pour faire une tablette de 100g, il faut au moins soixante-dix fèves, soit deux cabosses ? En moyenne, les Français en consomment 7,3kg par an, ce qui nous place au 6e rang mondial, loin derrière les Allemands. La grande majorité des ventes s’effectue via la grande distribution. En général, le rayon dédié compte des dizaines de références aux emballages alléchants. Attention, avant d’acheter, un détail important est à connaître : le pourcentage de cacao ne fait pas tout. Quand la mention 85% apparaît, elle indique en réalité la présence de cacao sec mais aussi de beurre de cacao, autrement dit du gras. Et ces deux éléments peuvent figurer dans des proportions très variables… L’astuce pour avoir une indication sur le taux de matière grasse consiste alors à lire le pourcentage de lipides dans le tableau nutritionnel au dos de la tablette.

Dévoré depuis 5 000 ans


Le terme de chocolat recouvre différentes réalités, mais dissimule surtout toute une filière professionnelle. L’Espace Mendès-France la présente en détails, des planteurs aux consommateurs, dans sa nouvelle exposition originale jusqu’au 31 décembre 2022. Originaire du nord de l’Amazonie, où il a été « domestiqué » 
il y a plus de 5 000 ans, le cacaoyer –petit arbre plutôt fragile- s’est répandu en Amérique latine et surtout en Afrique. Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire représente 46% de la production mondiale de fèves. Le « goût amer du chocolat », comme le précisent les auteurs de l’expo, serait lié au fait que les planteurs sont souvent mal rémunérés et les enfants fréquemment contraints de travailler au lieu d’étudier (lire ci-dessous).

Anne d’Autriche a rapporté ce fruit à la cour de Louis XIII en 1615. A l’époque, cet aliment synonyme de bonne santé était vendu chez l’apothicaire. A dire vrai, ses vertus médicinales relèvent de la croyance. La fève de cacao contient de la théobromine, un stimulant très léger, des antioxydants et des sels minéraux. Elle a aussi la réputation d’être un antidépresseur. « Personnellement je ne parle pas de cet aspect-là parce qu’il faudrait en manger des kilos pour que ça fasse effet », 
confie François Hallouin. Le Poitevin a participé à la création de cette exposition aux côtés d’Alexandre Gely de la chocolaterie Fink (Le 7 n°523). Il propose depuis dix ans des ateliers de fabrication de chocolat à domicile ou en entreprise avec « Parlons chocolat »
 (lire Le 7 n° 137). Son credo, c’est plutôt la « convivialité » et le « plaisir » inspirés par le chocolat. D’autres vertus qui redonnent le sourire.


Le chocolat, des planteurs aux consommateurs, une exposition à voir jusqu’au 31 décembre 2022 à l’Espace Mendès-France. Tarifs : 6€, 3,5€ (réduit), 4€ (adhérent). Informations et réservations sur emf.fr et au 05 49 50 33 08.

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