Vert, la nouvelle couleur de la chimie

Avec l’exposition « Chimie biosourcée, chimie de demain », l’espace Mendès-France de Poitiers tord le cou aux idées reçues et met l’accent sur quelques-unes des promesses écologiques et économiques portées par la chimie verte.

Claire Brugier

Le7.info

L’expression est plutôt récente. 1998. On la doit à Paul Anastas et John C. Warner. Derrière les noms de ces deux chimistes américains se dessine l’audacieux concept de 
« chimie verte ». Avouez qu’il fallait oser tant la chimie, dans l’inconscient collectif, n’a pas grand-chose à voir avec le vert, le naturel, le bio… Grossière erreur ! La nouvelle exposition de l’Espace Mendès-France, visible jusqu’au 6 juillet, fait écho à celle que le centre de culture scientifique avait présentée en 2015 sous l’intitulé : 
« Les nouvelles couleurs de la chimie ». Dont le vert.

Autrement appelée durable, la chimie verte ne cesse de se développer, alimentant une bio-économie pleine de promesses. L’exposition en décline les douze principes avant de s’arrêter plus particulièrement sur l’un d’eux, la chimie biosourcée, autrement dit celle qui épargne les ressources fossiles pour leur substituer des matières premières renouvelables, sans concurrence avec l’alimentaire. « La transition écologique passe par la chimie, souligne Edith Cirot, responsable programmation et animations scientifiques à l’Espace Mendès-France. La notion de bio-économie est 
importante car la chimie biosourcée doit être compétitive. » 
Question de survie… de la planète !

Une biomasse variée

La chimie biosourcée, qui utilise la biomasse, connaît déjà de nombreuses utilisations significatives dans les domaines de l’alimentation humaine ou animale, des matériaux, des cosmétiques ou encore de l’énergie. L’exposition est l’occasion de découvrir quelques exemples développés en Nouvelle-Aquitaine, comme les compléments alimentaires pour animaux à base de coquilles d’huîtres d’Ovive, à Périgny (Charente-Maritime), ou les montures de lunettes et autres objets de la marque Greenfib, à Vivonne 
(Le 7 n°531). Plus largement, une carte interactive permet de connaître la valorisation possible d’environ vingt-cinq ressources naturelles. Saviez-vous que des algues peuvent entrer dans la composition des skis, le soja dans celle de produits ménagers, le miscanthus dans le béton, la résine dans les pneus, la pomme de terre dans les stylos… ? Et que la biomasse, via le processus de pyrogazéification, peut servir à la production d’hydrogène, alternative reconnue aux énergies fossiles ? 
Tout cela et bien d’autres informations sont à découvrir à travers la bien-nommée exposition « Chimie biosourcée, chimie de demain » qui offre aussi aux visiteurs l’occasion de « cuisiner » leur propre plastique biosourcé. 15g de fécule de maïs, 10ml de glycérine, 10ml de vinaigre, 80ml d’eau… et le tour est joué !

Exposition « Chimie biosourcée, chimie de demain », jusqu’au 
6 juillet, à l’Espace Mendès-France, à Poitiers. Entrée : 6€, réduit 3,50€.

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