La science-fiction pour rêver

Passionné de science-fiction depuis l’adolescence, Bernard Schlag aime confronter réalité et fiction à travers des découvertes scientifiques imaginées ou réelles. Une façon d’approcher la société humaine et ce qu’il pourrait advenir d’elle.

Claire Brugier

Le7.info

Bernard Schlag ne fait pas partie des rares humains à avoir vu le tardigrade. Mesurant moins d’un demi-millimètre, le petit animal est invisible à l’œil nu. Son physique insolite d’« ourson d’eau » microscopique, récemment mis en lumière dans les pages du 7 (n°558), a pourtant tapé dans l’œil du Châtelleraudais qui s’est aussitôt souvenu l’avoir croisé dans un épisode de… Star Trek. Il faut dire que Bernard Schlag, qui a baptisé son chat « venu de nulle part » Spock, du nom du médecin dans la série américaine, est tombé tout petit dans la marmite de la science-fiction. « Mais la bonne ! », 
précise-t-il d’emblée. Livres, séries, films… il a exploré « tout ce qui est voyage dans le temps, intelligence artificielle… ». La fantasy, trop peu pour lui. Idem pour les super-héros. « Dans science-fiction, il y a science et fiction : les auteurs adaptent la science à des histoires de fiction qui ont des chances de se produire. »

Le premier roman de SF à avoir capté l’attention de Bernard Schalg est signé Maurice Vauthier, La Planète Kalgar, 
« une histoire de planète qui tournait autour du soleil en sens inverse de la Terre, se souvient le sexagénaire. J’étais également ado quand je me suis retrouvé cloué au lit avec une grippe. J’avais alors lu dans Tintin ou Pilote un épisode de Blake et Mortimer, dans lequel Mortimer, monté à bord du Chronoscaphe, était coincé dans le temps… Cela m’avait impressionné. »

Ce que la SF 
dit de l’Homme

Parallèlement, le fils de légionnaire s’est intéressé aux grandes batailles, aux faits inexpliqués, puis est sorti Star Wars, « un western galactique » comme le définit Bernard Schlag… Le passionné reste toujours à l’affût, surveille les rayons des librairies pour y trouver les derniers Pierre Bordage et consorts, glane parfois quelques ouvrages « dans la boîte à livres installée au parc du Verger », même s’il a « l’impression d’avoir fait le tour ». « De toute façon, tous les grands auteurs des années 40 ou 
50 sont morts », déplore-t-il.

Le dernier déménagement, de la Drôme à Châtellerault en 2018, a eu raison d’une partie de sa bibliothèque mais le lecteur assidu de SF, fan de Chapeau melon et bottes de cuir comme du Docteur Who, a conservé quelques Isaac Asimov ou encore le Robocalypse, l’un de ses livres fétiches. « L’homme a créé l’intelligence artificielle. Mais toute créature finit par se retourner contre son créateur. L’IA a compris que pour sauver la planète, elle devait éliminer l’espèce humaine », prévient la quatrième de couverture du roman de Daniel H. Wilson.

Fort de trente années de terrain dans la gendarmerie, Bernard Schlag aime dans la science-fiction ce qu’elle dit de la société des hommes. Tout comme il cherche dans la société des fourmis, des abeilles ou des termites africains, ce qui pourrait inspirer son évolution. « La science-fiction sert à rêver, lâche-t-il. Rêver, c’est imaginer, imaginer c’est créer, et créer c’est apporter quelque chose à l’espèce humaine. »


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