Let’s girls fait bouger les filles

C’est un fait avéré : les adolescentes sont plus sédentaires que leurs homologues masculins. Faisant fi des causes, Paul Menu a imaginé le dispositif Let’s girls, pour amener les jeunes filles à bouger davantage.

Claire Brugier

Le7.info

Selon les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé, à leur entrée au collège les filles sont 11% à pratiquer au moins 60 minutes d’activité physique quotidienne contre 25% des garçons. Conséquence, « après 
40 ans, on observe chez la femme des chiffres très inquiétants de surmortalité liée à un problème cardio-vasculaire, avec une augmentation de l’incidence des infarctus de 17,9 %, 
alors que les hommes du même âge ont une diminution de 8,2 % », 
souligne Paul Menu. En termes de santé, l’inégalité entre les femmes et les hommes est flagrante. Les chiffres sont là mais l’ancien chirurgien cardiaque poitevin (lire Le 7 n°558) ne s’y arrête pas, tout comme il ne souhaite pas décortiquer les causes de la moindre pratique sportive des adolescentes. « Il ne s’agit pas de rechercher les causes, les freins. On sait que ça existe ! » Et les confinements successifs n’ont fait qu’empirer la situation. « Le danger du virtuel est bien réel », assène le médecin membre du Comité national olympique et sportif français. Il a donc, en s’inspirant de ce qui se fait déjà au Canada ou en Grande-Bretagne, initié le dispositif Let’s girls afin de « proposer une aide financière, pratique, des choses simples pour que les jeunes filles âgées de 12 à 
18 ans, qui sont souvent sédentaires sans s’en rendre compte, fassent plus d’activité physique ».

« Des sports 
qui leur plaisent »

Première étape : la motivation. « Il faut que nous leur fassions découvrir des sports qui leur plaisent, qu’elles puissent en tester un, deux, trois… Et que ce ne soit pas une question d’argent. Pour cela, il faut que le maximum de l’argent récupéré soit utilisé dans l’action sociale. » 
Les premières collégiennes et lycéennes du département devraient fouler les terrains de sport dans le cadre de Let’s girls fin mai, une centaine dans un premier temps avec l’objectif d’en intégrer environ 600 dès la rentrée prochaine. Le Pr Menu table sur deux fois une heure et demie d’activité physique par semaine, en plus des heures scolaires d’EPS, avec un encadrement de qualité. Padel, marche nordique, course d’orientation, judo… Tous les sports sont permis. « L’activité physique et sportive entraîne non seulement des bénéfices organiques, sur le cœur et le cerveau, mais aussi des bénéfices non organiques essentiels pour les élèves : bien-être, anti-stress, sommeil, convivialité. »

Pour « recruter » les candidates, Let’s girls s’appuie sur la Maison des adolescents, les maisons de quartier, le rectorat. Pour le versant financier, il a le soutien de partenaires privés et publics (Fédération française de cardiologie, Région). « Le dispositif, signale Paul Menu, sera évalué selon des critères de mémorisation, de bien-être, de poids et de tension afin de le faire progresser. » Et avant de l’étendre à la Nouvelle-Aquitaine.

Plus d’infos sur letsgirls.fr.


Photo archives Le 7

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