Formation réelle 
contre feu virtuel

Formateur sécurité, Pascal Doussaint s’apprête à commercialiser un équipement permettant de restituer les feux, fumées et sons d’un incendie tout en restant dans un environnement bien réel. Ou comment optimiser la formation grâce à la réalité augmentée.

Claire Brugier

Le7.info

D’un claquement de doigt ou presque, Pascal Doussaint peut mettre le feu n’importe où. Non pas que l’entrepreneur, pompier de Paris pendant vingt-et-un an à Colombes (Hauts-de-Seine) et aujourd’hui encore officier au centre de secours de Moncontour, ait quelques pulsions pyromaniaques. Bien au contraire ! Ses flammes sont virtuelles et doivent précisément servir la lutte contre les incendies.

Formateur sécurité depuis quatorze ans, le dirigeant de FPCS, à Arçay près de Loudun, a souvent constaté qu’il était compliqué pour ses clients de s’attaquer à un feu invisible. Aussi a-t-il imaginé Flira, pour « formation lunette interactive réalité augmentée ». Une vidéo gag sur Internet a suffi à lui inspirer cette solution innovante. On y voyait un homme dans son canapé observant un écureuil faisant… du tricycle sur sa table de salon. « Je me suis dit : si on peut mettre un écureuil sur une table, on peut aussi y mettre le feu », sourit l’ingénieux quinquagénaire qui s’est attaché les services de Vikensi Communication (Chasseneuil-du-Poitou) et d’Hyperfiction (Annecy) pour mener à bien son projet.

Ecologique et économique

Après cinq ans de mise au point des images de synthèse, du matériel et du logiciel dédié, la formation Flira est prête à être commercialisée, dès juin, à destination des formateurs incendie, en entreprises, établissements de santé et autres. L’équipement standard ne devrait pas dépasser 20 000€ et tient dans deux valises cabine. Il comprend deux casques de réalité augmentée, trois extincteurs connectés (eau, poudre, gaz), une tablette équipée du logiciel dédié et un routeur pour se connecter au réseau wi-fi. « Cela représente moins de 60kg de matériel, avance Pascal Doussaint. Avant, pour la même formation, il fallait compter 400kg pour le bac à feu et ses accessoires, et huit à dix extincteurs par formation. Avec ce système, le formateur peut intervenir en ville, prendre les transports en commun… »

L’intérêt est pratique mais aussi écologique, sanitaire, économique. Fini la pollution relative à la combustion du gaz, les infiltrations de produits chimiques dans le sol et les dommages collatéraux liés à une mise en situation réelle. Fini les risques de brûlure, les contraintes météorologiques… Les images (flammes, fumées) et les sons (armoire électrique, fuite de gaz, alarmes diverses, « au secours ! »…) de l’incendie s’invitent dans la réalité sans l’altérer.

A l’aide de sa tablette et de ses lunettes, Pascal Doussaint scanne l’environnement jusqu’à obtenir un plan dans lequel il place des feux et des fumées plus ou moins importants. Puis, selon le scénario choisi, il les fait ou non apparaître lors de la mise en situation de l’élève « dans son environnement réel ». On s’y croirait ! Et des développements futurs pourraient rendre l’expérience plus réaliste encore.

Plus d’infos sur 
doussaint-formation.com.


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