Gestion de l'eau : la sécheresse appelle de nouvelles mesures

Le déficit en pluviométrie a atteint 45% cet hiver dans la Vienne et la situation ne s'arrange pas. La sécheresse inquiète les autorités. Le préfet lance de nouvelles restrictions et mise sur la responsabilité de chacun.

Romain Mudrak

Le7.info

Tous les acteurs de l’eau du département se sont donné rendez-vous ce matin à Blaslay pour parler sécheresse. Et le lieu n’a pas été choisi au hasard. « La dernière fois qu’il a plu, c’était le 25 avril et il était tombé 4mm », souligne François Turpeau, vice-président de la Chambre d’agriculture de la Vienne, lui-même installé sur la commune. Sur la période d’octobre à mars, le déficit en pluviométrie a atteint 45% sur la Vienne. Les nappes phréatiques ne se sont pas rechargées. Et la situation ne s’arrange pas. Résultat, le seuil d’alerte de printemps est dépassé. De nouvelles mesures de restrictions deviennent indispensables.

"Le niveau le plus bas jamais observé"

Un décret a été publié hier soir. Pour les habitants du département, il est désormais interdit de remplir les piscines, laver son véhicule en dehors des stations de lavage, mais aussi d’arroser les fleurs et pelouses. Seuls les potagers peuvent bénéficier d’un arrosage, sauf entre 11h et 18h. Pour les agriculteurs, la dimension est tout autre. Sur le bassin du Clain, exit l’irrigation entre 11h et 18h. Sur le bassin de La Pallu, l’arrosage sera complètement interdit dès lundi pour de nombreux exploitants, céréaliers en tête, sauf dérogation pour les maraîchers, la production de semences et d’alimentation pour animaux. A noter d’ailleurs que la culture du maïs, souvent incriminée pour ses besoins en eau l'été, a diminué de moitié cette année au profit du tournesol. « On ne connaît pas la pluviométrie des prochaines semaines, on prend des mesures maintenant pour éviter des coupures d’eau potable cet été, c’est le scénario auquel on ne veut pas arriver », a précisé le préfet de la Vienne, Jean-Marie Girier présent également ce matin. Avant d’ajouter : « Nous devons tous faire preuve d’esprit de responsabilité et économiser l’eau. »

Eaux de Vienne, qui fournit de l’eau potable aux habitants des trois quarts des communes du département, a constaté « le plus bas niveau jamais observé sur ses 140 captages », selon Yves Kocher, son directeur. Le débit du captage de Fleury qui alimente Grand Poitiers est réduit de moitié par rapport à son niveau normal. « Le cycle de l’eau s’inscrit dans le temps long, les mesures vont durer », conclut le préfet.

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