Immobilier : la stabilité retrouvée

2021 a été une année exceptionnelle pour l’immobilier. La Vienne n’échappe pas à l’effet d’aubaine post-Covid, avec un nombre de transactions record. La tendance est-elle appelée à se confirmer en 2022 ? Décryptage.

Arnault Varanne

Le7.info

Des prix qui grimpent, un nombre de biens réduit, un engouement pour Poitiers et sa première couronne... L’année 2021 a constitué une sorte d’acmé pour le secteur de l’immobilier, dopé par l’attractivité de l’ancienne capitale en particulier et par l’engouement autour des agglos de taille moyenne en général. Rien d’étonnant donc à ce que les prix des maisons aient grimpé en flèche. Au 1er mai 2022, le prix de vente moyen s’élevait à Poitiers à 2 300€ le mètre carré (2.175 €/m² pour une maison et 2.352 €/m², en hausse de 7,2% sur les douze derniers mois, de 34,3% sur les trois dernières années(*)).

« Le début d’année 2022 a été un peu compliqué, principalement en raison de la pénurie de biens mais les confrères commencent à en rentrer », remarque Benjamin de Tugny, président de la chambre Charente-Vienne-Deux-Sèvres de la Fnaim. La rareté, conjuguée à la demande de particuliers -pour certains en provenance de plus grandes villes- et d’investisseurs, s’est traduite par une année record pour les professionnels. Sans compter les classements 
« vendeurs » dans la presse nationale (cf. page 8). En revanche, les biens dans la première couronne restent compliqués à dénicher.

Et dans le reste du département ? 
« Le marché est toujours actif dans le sud et le nord, avec des disparités en fonction du bassin d’emploi. Dans le Châtelleraudais, si on a constaté un boost en termes de transactions, on n’a pas assisté à de réelle hausse des prix », témoigne l’agent immobilier.

D’autres nuages s’amoncellent

Benjamin de Tugny insiste sur 
« la nécessité d’une bonne expertise » pour que l’offre et la demande restent cohérentes. « Les produits trop chers ne se vendent pas ou pas bien... » 
La parenthèse présidentielle refermée, d’autres incertitudes s’ajoutent au tableau et pourraient déstabiliser le secteur. Il y a évidemment la guerre en Ukraine et la hausse associée du coût des énergies. Dans le même temps, les taux d’intérêt remontent, même s’ils restent « très attractifs ». Enfin, un troisième point de blocage éventuel s’amorce : le resserrement des conditions d’octroi d’un prêt, conformément aux directives du Haut Conseil à la stabilité financière. La demande d’apport est plus prégnante et les durées d’emprunt n’excèdent plus vingt-cinq ans. 


« Globalement, je trouve que nous sommes sur un marché très cohérent. On peut vraiment s’en féliciter », conclut le président de la chambre Charente-Vienne-Deux-Sèvres de la Fnaim. Lequel attend beaucoup du prochain quinquennat sur la thématique du logement. Le plafonnement des loyers (cf. page 10) fera-t-il partie du « paquet pouvoir d’achat » promis par le gouvernement ? Les propriétaires le redoutent. 


(*) Chiffres de la Fnaim et de Clameur, rendus publics par le magazine Capital.

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