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Bonne nouvelle ! Le Covid n’est plus la préoccupation principale de cette rentrée. Avec 18 000 cas recensés chaque jour en France, le protocole sanitaire reste à son plus bas niveau. En attendant peut-être un retournement de tendance à l’automne. « En tout cas, nous sommes déjà contents d’avoir eu le protocole avant la rentrée, contrairement à l’année dernière », ironise Cécile Capy-Gilardot, secrétaire départementale du SE-Unsa. Une preuve d’ouverture et de volonté de concertation du nouveau ministre de l’Education nationale, Pap Ndiaye ? A voir. Reste un autre facteur conjoncturel qui pèse particulièrement sur cette rentrée scolaire : l’inflation. Les prix de nombreux produits de consommation courante et des énergies ont largement augmenté ces dernières semaines. Les fournitures scolaires n’échappent pas au phénomène. De quoi pénaliser les parents. « Cette situation renforce aussi le sentiment de déclassement salarial des enseignants, estime Gilles Tabourdeau, représentant du Snuipp-FSU 86. Le point d’indice a été réévalué de manière insuffisante et dans la fonction publique, on ne peut rien négocier. » Certes le ministre a annoncé 2 000€ en début de carrière, « mais que diront les autres qui perçoivent ce salaire au bout de dix ou quinze ans ? », s’interroge Cécile Capy-Gilardot.
Des salaires jugés trop faibles et un certain manque de considération plombent depuis plusieurs années l’attractivité du métier. A tel point que la pénurie de profs est le sujet majeur de cette rentrée, comme nous l’évoquions déjà en juin dernier dans nos colonnes (Le 7 n° 567). Dans le premier degré, tous les postes sont pourvus mais près d’une vingtaine sont d’ores et déjà occupés par des remplaçants. « Evidemment ça va poser des problèmes au moment des premiers congés maladie et des départs en formation », prévient Gilles Tabourdeau. La semaine dernière, le ministère a autorisé le recrutement dans l’académie de vingt professeurs des écoles restés sur la liste complémentaire du concours. Reste à savoir si ce sera suffisant pour se passer de contractuels pendant l’année. En revanche, le recours à ces contractuels est déjà acté dans les collèges et lycées. Ils devraient être environ 550 dans les quatre départements de l’académie, selon le rectorat, qui ne doute pas de les trouver.
« Il manque des titulaires dans certaines disciplines, le recrutement est national, le ministère répartit la misère », estime Julien Dupont, responsable second degré au SNES-FSU, qui prédit des classes surchargées et des heures de cours perdues. « On sait que cette rentrée est complexe, on ne le découvre pas maintenant, rétorque la rectrice, Bénédicte Robert. Ce n’est pas un exercice d’improvisation, deux cents personnes sont mobilisées sur le sujet. Depuis janvier, l’ensemble des services concernés du rectorat et des directions départementales travaillent pour que cette rentrée soit la plus réussie possible, avec un professeur dans toutes les classes, dans un contexte de plein emploi et de difficulté d’attractivité du métier d’enseignant. » Les derniers ajustements de la rentrée seront scrutés attentivement.
Archives Le 7
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