Muriel Meyer : « Le livret de parcours inclusif permet le suivi des aménagements »

Depuis 2015, les troubles « dys » s’inscrivent parmi les troubles neurodéveloppementaux (DM5) comme d’autres troubles de l’apprentissage. Muriel Meyer, inspectrice de l’Education nationale, est en charge de l’adaptation scolaire des élèves handicapés (IEN ASH) au rectorat de Poitiers. Elle précise les modalités d’accompagnement de ces élèves à besoins particuliers.

Romain Mudrak

Le7.info

Le diagnostic peut-il être réalisé dans le cadre scolaire ?
« Le médecin scolaire peut constater les symptômes. Il oriente alors les familles vers les bons partenaires de façon à poser un diagnostic. La réussite de l’école inclusive c’est la prise en charge partenariale. Le diagnostic est posé soit par le centre médico-psycho-pédagogique, soit par la plateforme de coordination et d ‘orientation des troubles du neurodéveloppement (PCO TND). Le tout est financé par l’Agence régionale de santé (ARS). Tout est gratuit, notamment le bilan de l’ergothérapeute. Dans des cas plus sévères, la reconnaissance du handicap peut être posée par la MDPH. Des moyens peuvent être alloués : AESH, matériel informatique… »

Qu’est-ce qu’un plan d’accompagnement personnalisé (PAP) ?
« C’est un dispositif d’accompagnement et d’adaptation pédagogique qui va permettre aux élèves de poursuivre leur parcours. Il peut être demandé par les parents ou l’équipe enseignante. Il existe une liste de mesures d’adaptation dont les plus connues sont : écrire en police Arial 14, augmenter les interlignes, donner les polycopiés avant pour qu’il n’ait pas besoin d’écrire… Le PAP est signé par les parents, le médecin de l’EN et le chef d’établissement. Depuis janvier 2022, on a également mis en place le livret de parcours inclusif, une application numérique qui réunit tous les plans d’accompagnement de l’élève. Comme il est annexé aux logiciels d’inscription, ce livret permet au collège de mettre en place rapidement les aménagements existant à l’école. Pareil en cas de changement d’école. Il est particulièrement bien déployé dans la Vienne. »

Quelles sont les obligations des enseignants ?
« Le PAP est un document contractuel. Les enseignants sont obligés d’en tenir compte. Dans le premier degré, de nombreuses formations sur les troubles de l’apprentissage sont proposées aux enseignants et aux AESH. Dans le second degré, la prise en charge des dys est plus récente. Mais des formations existent aussi. Elles ne sont pas obligatoires mais toujours complètes. Il est impossible de connaître la part d’enseignants qui les ont suivies. Concernant l’outil numérique ? Les enseignants déposent de plus en plus les cours sur Pronote par exemple. Un bond a été fait surtout depuis le Covid, ce n’est peut-être pas assez rapide mais on avance. Evidemment, tout ce qu’ils disent pendant le cours n’est pas écrit. Ils doivent accepter qu’il n’y ait pas de cahier sur la table mais seulement un ordinateur. Ces élèves peuvent développer les mêmes compétences que les autres grâce à des outils de compensation. Si les parents ne sont pas satisfaits, le premier recours doit toujours être le chef d’établissement. Par ailleurs, l’association Réseau dys 86 propose des conseils et des ateliers avec des ergothérapeutes.

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